#CouscousGate : tout comprendre au couscous de la discorde qui déchire le FN

David Douïeb
Publié le 16 septembre 2017 à 19h23, mis à jour le 16 septembre 2017 à 19h48
#CouscousGate : tout comprendre au couscous de la discorde qui déchire le FN

Source : twitter Kelly Betesh

COUSCOUS GATE - Mercredi 13 septembre, Florian Philippot a dégusté un couscous avec des proches de son parti à Strasbourg. Une photographie du repas a été partagée dans la foulée sur les réseaux sociaux, provoquant une vive indignation chez certains frontistes. Explications.

Des légumes, de la viande filandreuse et des graines de semoule roulées avec amour. Le tout relevé d'une pointe d'harissa. Plat iconique du Maghreb, le couscous est aussi très apprécié par les Français. Et notamment par Florian Philippot. Mercredi dernier, le dirigeant frontiste a dévoré un copieux couscous dans un restaurant strasbourgeois, accompagné de plusieurs cadres de son parti dont Sophie Montel, députée européenne. Un évènement - a priori anodin - immortalisé par la militante Kelly Betesh. Présente à ce repas, elle s’est empressée de partager le cliché sur son compte Twitter. 

Il n’en fallait pas plus pour irriter l'aile la plus à droite du parti frontiste. Rapidement, certains militants ont déploré l’attitude de Florian Philippot, l’accusant de privilégier un plat étranger au détriment de la gastronomie française. "Quand ils vous auront foutu dehors du FN, ils auront prouvé leur lucidité et on mangera une bonne choucroute pour fêter ça. Pas du couscous", s’est indigné un internaute sur Twitter, visiblement très remonté. "Officielement, ça combat la mondialisation, l'homogénéisation et ça défend le terroir ! Vaste blague", s'est offusqué un autre. 

Face à la grogne, Sophie Montel est montée au créneau. Cette proche de Philippot a souligné que le #couscousgate était symptomatique des travers du parti frontiste. "Notre famille politique a encore beaucoup à faire avant la victoire", a-t-elle tweeté avant de remercier "ceux qui ont refusé l'obscurantisme". 

Joint par BuzzFeed News, Florian Philippot a estimé de son côté que les réactions outrées étaient d'une "bêtise caricaturale", fustigeant un "poison" pour le FN, "dans la mesure où certains sauteront sur l'occasion pour faire l'amalgame entre cette bêtise crasse et le patriotisme". Auprès de LCI, le militant Jonathan Rousseau ajoute : "Le niveau de cette polémique est très bas et inutile. Je ne vois pas le problème, M. Philippot peut manger ce qu'il veut. Certains devraient plutôt s'indigner de l'obscurantisme et du mépris d’Emmanuel Macron à l’égard de la France". "Tout est prétexte pour taper sur Florian, c'est stupide, il ne faut pas y prêter attention", assure à LCI Kelly Betesh, la militante qui a posté le cliché polémique. 

Loin d’être anecdotique, cette polémique illustre bien la fracture profonde qui existe au sein du Front national où deux camps se détachent. D’un côté, on retrouve les pro-Marine Le Pen, qui accusent Florian Philippot de vouloir prendre les commandes en balayant la ligne identitaire du parti. De l’autre se dressent les pro-Philippot qui militent pour une rénovation du socle idéologique du mouvement politique. 

Pour rappel, Sophie Montel avait été évincée en juin dernier du groupe FN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Sa faute ? Elle aurait critiqué vertement la ligne identitaire du parti et aurait laissé agir librement deux élus frontistes coupables notamment de "propos très hostiles à la direction du mouvement", d’après une lettre du secrétaire général Nicolas Bay. 


David Douïeb

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