Restrictions sanitaires : unie contre le gouvernement, l'opposition dénonce un manque de concertation

Publié le 24 septembre 2020 à 15h10
Restrictions sanitaires : unie contre le gouvernement, l'opposition dénonce un manque de concertation
Source : THOMAS COEX / POOL / AFP

TOUS UNIS - En annonçant de nouvelles restrictions sanitaires dans plusieurs métropoles, le gouvernement s'est attiré les foudres de l'opposition. Elle critique unanimement le manque de "concertation" dont il a fait preuve.

Le gouvernement fait l'unanimité contre lui. Après les annonces du ministre de la Santé mercredi soir, parmi lesquelles la fermeture des bars et restaurants à Marseille dès samedi, toute l'opposition dénonce le manque de concertation dont a fait preuve l'exécutif. Ces nouvelles mesures ont fait l'unanimité contre elles à Marseille, où les élus locaux hurlent à la "punition" et regrettent la stigmatisation de leur ville, mais pas que.

La maire de Paris Anne Hidalgo, qui verra la fermeture de ses salles de sport et bars à partir de 22 heures dès lundi, a également estimé que ces mesures étaient "difficiles à comprendre", décidées "sans aucune concertation" et a dit ce jeudi avoir protesté auprès du gouvernement et du préfet. "Face au retour de la Covid-19, j'appelle les Franciliens à une grande autodiscipline. Mais je demande aussi au gouvernement de respecter une vraie concertation avec les collectivités sur les décisions impactant des bars et restaurants déjà très fragilisé", a tweeté la présidente ex-LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

"Macron recommence : décisions sans alerte, contradictoires et incohérentes"

Soutenant la maire écologiste de Marseille dans son bras de fer contre le gouvernement, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a regretté le manque d'écoute du Premier ministre envers les élus locaux, lui qui se pose en fervent défenseur des "territoires". "Un jacobin qui parle de territoires reste un jacobin", a-t-il tweeté. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a également apporté son soutien à la mairie de Marseille, comparant les annonces d'Olivier Véran à un "reconfinement surprise". Selon lui, "à Marseille, Macron recommence : décisions sans alerte, contradictoires et incohérentes. Il n'a rien appris. Rien préparé."

Le Rassemblement national a lui choisi de prendre l'angle de la défense des restaurateurs. Son vice-président Jordan Bardella a estimé ce jeudi matin sur franceinfo qu'"appliquer une mesure aussi brutale à l'ensemble des restaurateurs" lui "apparaît assez ahurissant". Dans un communiqué, le parti de Marine Le Pen demande des garanties au gouvernement. "Alors que ces nouvelles restrictions vont avoir des conséquences économiques et sociales lourdes pour ce secteur (...) le Rassemblement National demande au gouvernement de communiquer à la profession (...) les mesures qu’il entend prendre afin de l’indemniser à la suite des décisions administratives de fermeture prises pendant le confinement", lit-on.

Bertrand demande des compensations pour les restaurateurs

Le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand estime également que "les conséquences des décisions prises, notamment hier, doivent être compensées à 100%" pour les restaurants, bars et hôtels. Il pense toutefois qu'il faut faire preuve d'un "esprit de responsabilité" et placer la santé des Français avant toute chose. Toujours chez les Républicains, au demeurant plutôt silencieux, le député du Vaucluse Julien Aubert a tweeté : "En mars, je pensais que le gouvernement avait une mauvaise stratégie. En juin, je croyais qu’il avait changé de stratégie. En septembre, je crains qu’il n’en ait plus."

L'Association des maires de France (AMF) a déploré qu'en "renonçant à la concertation, le gouvernement fragilise la confiance" entre l'exécutif et les élus locaux. Son président (LR) François Baroin a demandé au Premier ministre Jean Castex de "recevoir une délégation de l'AMF pour s'entretenir de la  gestion de la crise dans les territoires".


Justine FAURE

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