Le déconfinement "territorialisé" a la cote dans ces départements épargnés par le virus

Publié le 23 avril 2020 à 21h39

Source : TF1 Info

DÉCONFINEMENT - La piste du déconfinement "territorialisé", à partir du 11 mai, est avancée. Qu'en pensent les présidentes des départements de l'Ariège et de la Lozère, les moins touchés par l'épidémie de coronavirus ?

Puisque tous les territoires ne sont pas égaux face au coronavirus, ils ne seront pas tous égaux face au déconfinement. Alors que l'hypothèse d'un déconfinement par régions se faisait insistante jeudi 23 avril, le président de la République a tenu à la démentir, à l'issue d'une réunion avec des élus. Emmanuel Macron a indiqué que le cadre national qui pourrait être adopté d'ici le 11 mai devrait être adapté et "territorialisé". Mais pas par régions, car elles "ne correspondent pas aux réalités des territoires" diversement touchés par l'épidémie de coronavirus, a indiqué l'Elysée.

"Je trouve que c’est la meilleure solution", approuve auprès de LCI Sophie Pantel, présidente du département de la Lozère, le seul à ne compter aucun décès lié au coronavirus sur son territoire. "Au sein de la région Occitanie, on a des situations différentes et contrastées, où des territoires ont été bien plus touchés que nous", ajoute l'élue socialiste. En effet, dans le Gard voisin, près de 40 décès ont été recensés. "Il me semble que ça paraîtrait censé de pouvoir amener une reprise d’activité et un déconfinement par zones, en commençant par les moins touchées, dans lesquelles il y a le moins de cas aujourd’hui", abonde Christine Téqui, la présidente PS du département de l'Ariège, où deux décès sont survenus. 

Faire confiance aux élus locaux

Les deux élues insistent également sur le fait que les élus locaux sont les mieux à même d'évaluer les situations et d'adapter les décisions nationales. "Nous sommes les mieux armés pour déterminer le bon timing pour sortir. Nous sommes en mesure de dire que nous arrivons dans une période où on peut envisager la sortie", déclare Christine Téqui, qui estime qu'il est temps pour "les collectivités" d'user du "droit à l’expérimentation, à la différenciation" qu'ils revendiquent souvent. 

"Sur ce type de crises, il faut faire confiance aux territoires, il faut pouvoir s’adapter, avoir de la souplesse. Donc c’est bien d’avoir un cadre national, notamment sur les préconisations sanitaires, mais ensuite il faut permettre à chacun de les mettre en œuvre", estime Sophie Pantel. "Cela fait six semaines que nous sommes confinés, nous n’avons plus de malades. Pourquoi nous maintenir encore des semaines et des semaines confinés ?", ajoute-t-elle.

En revanche, les deux présidentes s'inquiètent de ce qui est leur particularité aujourd'hui : le faible taux de population touchée par le virus, et donc immunisée. "Nous serons peut-être plus fragiles sur une seconde vague", anticipe Sophie Pantel. "Nous recevons beaucoup d'appels pour des locations estivales. Nous nous attendons à une affluence pour la saison touristique, si les autorisations sont données de pouvoir se déplacer. Donc nous risquons d’avoir un afflux de population." 


Justine FAURE

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