Élection présidentielle 2022

Covid-19 : la campagne présidentielle déjà rattrapée par la crise sanitaire

Publié le 5 décembre 2021 à 12h34, mis à jour le 5 décembre 2021 à 13h21
Pécresse à la sortie du siège les Républicains le 4 décembre 2021.

Pécresse à la sortie du siège les Républicains le 4 décembre 2021.

Source : Anne-Christine POUJOULAT / AFP

DISTANCIATIONS SOCIALES - Tandis que la cinquième vague prend de l'ampleur en France, la campagne présidentielle se lance avec ses traditionnels meetings, au risque que ces larges réunions en intérieur se transforment en clusters géants.

La campagne présidentielle débute, mais l'actualité sanitaire n'est jamais loin. Samedi, pour la première fois depuis huit mois, le nombre de contaminations a dépassé la barre des 50.000 avec 51.624 cas détectés en 24 heures. La moyenne du nombre de cas est en hausse de 48% en une semaine et dans certaines régions, des plans blancs sont réactivés. 

Une situation sanitaire qui oblige les partis politiques à s'adapter aux règles, mais aussi au flou concernant les réunions politiques, notamment sur la question du pass sanitaire.

En effet, le Conseil constitutionnel a estimé, dans une décision rendue en mai dernier, que le pass ne pouvait pas être exigé pour accéder à des réunions ou des activités politiques, dans un souci de préservation de la vie démocratique. Une décision qu'ont décidé d'appliquer à la lettre les équipes de la France insoumise comme d'Eric Zemmour.

Jean-Luc Mélenchon prévoit ainsi de réunir à la Défense près de 4500 personnes quand ce sont plus de 15.000 personnes qui sont attendues à Villepinte pour le meeting d'Eric Zemmour. Pour les deux meetings, si le port du masque sera surveillé, le pass sanitaire ne sera pas exigé.

Pour autant, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait par ailleurs précisé que si l'État ne pouvait pas imposer le pass, l'organisateur de l'événement, lui, le pouvait. Ainsi, lors du premier meeting de la "maison commune" organisé par la majorité fin novembre, le QR code devait être présenté.

Cette précaution sera également suivie par le Parti socialiste. Interrogé par Paul Larrouturou sur la question, Patrick Kanner, sénateur PS et président du groupe à la chambre haute, avait assuré : "Je souhaite que ces meetings puissent avoir lieu et permettre à tout le monde de pouvoir y assister, mais il est vrai que si tout le monde avait le pass sanitaire, ça réglerait beaucoup de problème". Lors du meeting d'investiture d'Anne Hidalgo à Lille, le pass était ainsi exigé.

Lire aussi

De même du côté des Républicains. Invitée du Grand Jury et interrogée sur la question, Valérie Pécresse a fait part de son incompréhension. "Je pense que mettre 15.000 personnes dans une salle, avec une crise covid qui aujourd'hui risque à nouveau de mettre en difficulté notre hôpital, ce n'est pas responsable", a-t-elle déclaré. La candidate investie par les Républicains a par ailleurs rappelé que lors de la campagne de la primaire, le pass sanitaire a été exigé auprès des sympathisants. 

L'organisation du meeting de la droite qui devait lancer sa campagne a par ailleurs été modifiée. Christian Jacob a précisé samedi, avant de donner les résultats de la primaire, que "compte tenu de la situation sanitaire", le rendez-vous prévu le 11 décembre, n'aurait pas lieu "en physique, comme prévu". Et si la question du pass sanitaire divise les partis politiques, celle des jauges n'a pas encore été abordée. Les ajustements promettent dès lors d'être nombreux durant cette campagne présidentielle sous le spectre du Covid-19.


Aurélie LOEK

Tout
TF1 Info