ENTRETIEN - Emmanuel Macron dévoile dans un entretien à la presse régionale les quatre dates du déconfinement du pays, du 3 mai au 30 juin. "Je n'ai jamais fait de pari sur la santé et la sécurité de nos concitoyens", y assure-t-il. Verbatim.
Exit les allocutions télévisées. Pour annoncer le prochain cap du déconfinement du pays, Emmanuel Macron a choisi de répondre aux questions de nos confrères de la presse quotidienne régionale, lors d'un entretien organisé mercredi soir. Cet assouplissement progressif se fera en quatre dates-clés, du 3 mai au 30 juin, détaille le chef de l'État dans cette interview dévoilée jeudi.
L'entretien a été notamment publié in extenso par Le Progrès. Au-delà des mesures annoncées, et tant attendues par les professionnels, commerçants et acteurs culturels en tête, le chef de l'État y justifie les choix faits au cours des semaines écoulées et se projette dans la décennie à venir, sans pour autant dévoiler ses ambitions pour l'échéance électorale de 2022. Extraits.
"Il nous faut retrouver notre art de vivre à la française"
Après la levée des restrictions de déplacement le 3 mai, la grande date symbolique à retenir est celle du 19 mai. À cette date, le couvre-feu sera repoussé des 19h à 21h, et les terrasses des cafés et restaurants pourront rouvrir, de même que les musées, cinémas et théâtres.
"Dès le 19 mai, il nous faut retrouver notre art de vivre à la française, en restant prudents et responsables : notre convivialité, notre culture, le sport...", explique le chef de l'État. "J'ai bon espoir que la France entière pourra passer à l'étape du 19 mai", précise-t-il. "Les mesures seront nationales, mais nous pourrons actionner des 'freins d'urgence' sanitaires dans les territoires où le virus circulerait trop."
"Je n'ai jamais fait de pari sur la santé et la sécurité de nos concitoyens"
Interrogé à propos des précédents assouplissements - Emmanuel Macron avait fixé le seuil du déconfinement à 5000 cas par jour en octobre dernier, il est aujourd'hui à plus de 30.000 -, le chef de l'État assure n'avoir "jamais fait de pari sur la santé et la sécurité de nos concitoyens".
"J'assume d'avoir fait des choix, mais ce ne sont pas des paris", insiste-t-il. "Cela sous-entendrait que ce serait aventureux. Non. Nous avons été éclairés par la science et nous avons fait le choix de mettre l'humain avant tout. Dans l'humain, il n'y a pas que la gestion sanitaire, mais aussi tout ce qui fait la vie des femmes et des hommes. La vie de la Nation ne se réduit pas à l'évolution des courbes."
"Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français"
Le "pass sanitaire" fera son entrée en scène le 9 juin, pour permettre l'accès à de grands événements (dans la limite de 5000 personnes), type festivals, salons ou foires. Il permettra aux visiteurs de montrer qu'ils ont été vaccinés, ou bien testés négatifs. Il constituera également le sésame pour les touristes étrangers voulant venir en France.
À ce titre, Emmanuel Macron veut donner des garanties aux Français qui s'interrogeraient sur la dimension intrusive ou discriminante de cet outil. "Je tiens beaucoup à l'unité de la Nation", explique-t-il. "Le pass sanitaire ne sera jamais un droit d'accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis. Par contre, dans des lieux où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions, il serait absurde de ne pas l'utiliser."
Le président de la République précise que le Parlement "se saisira" du sujet et que "le débat doit être ouvert". Le pass "ne fracturera pas le pays", promet-il. "Ce sera un outil supplémentaire pour assurer la protection des Français."
"Peut-être aurons-nous à vivre avec le virus pendant des années"
La France en aura-t-elle bientôt fini avec les confinements à répétition ? "C'est mon souhait le plus fort", répond Emmanuel Macron. "Mais est-ce que je peux vous dire, les yeux dans les yeux, qu'on ne sera plus jamais débordé par ce virus ? C'est impossible", ajoute-t-il, mentionnant les nouveaux variants qui ont compliqué la gestion de la crise.
Si le chef de l'État mise beaucoup sur la vaccination pour en finir avec l'épidémie, en France, en Europe et dans le monde, il refuse de se projeter sur une date de fin de cette crise sanitaire. "Peut-être aurons-nous à vivre avec le virus pendant des années et à nous refaire vacciner chaque année", reconnaît-il.
"Le chômage n'a pas explosé"
Interrogé sur la situation économique en sortie de crise, Emmanuel Macron assume à nouveau le choix du "quoi qu'il en coûte", prévenant qu'il faudra, dans les semaines à venir, "être très vigilant pour accompagner le redémarrage sans créer des fragilités économiques", avec notamment le maintien jusqu'en juin du dispositif d'activité partielle et un soutien à partir du 1er juin "au prorata de la reprise d'activité".
"Durant la crise de 2008-2010, la France a eu une récession deux fois moins forte qu'en Allemagne, mais elle a détruit sept fois plus d'emplois", analyse-t-il. "Là, nous n'en détruisons pas plus, car on a protégé les emplois existants. Le chômage n'a pas explosé, ni les faillites."
"Je veux aller dans les territoires et prendre le pouls du pays"
Si la situation revient à la normale courant juin, Emmanuel Macron annonce qu'il va "reprendre son bâton de pèlerin et aller dans les territoires pour prendre le pouls du pays". L'objectif du président de la République est d'inventer "un deuxième temps de la relance" à travers une "grande concertation" auprès des élus locaux et des "forces vives", autour d'une "simplification drastique et une accélération des investissements".
Il en profite au passage pour défendre les réformes fiscales de son quinquennat et en particulier la suppression controversée de l'Impôt sur la fortune (ISF), transformé en IFI. "Heureusement que nous avons réduit les impôts, y compris en supprimant la part anti-production de l'ISF ! Notre pays dissuadait l'investissement."
"Cette dette Covid, il faudra la rembourser"
Toujours sur le front économique et fiscal, Emmanuel Macron revient sur les moyens financiers massifs consentis pour tenter de maintenir l'économie à flots durant la crise sanitaire et sociale, dont ce plan de relance qui mobilise "20% du PIB français".
"Cette dette Covid, il faudra la rembourser", reconnaît-il, "et nous devrons aussi assumer des investissements d'avenir et équilibrer le fonctionnement courant du pays. Mais tant que je serai là, il n'y aura pas de hausse d'impôts en sortie de crise. Nous sommes déjà l'un des pays les plus taxés au monde."
"Mon destin individuel n'existe pas si nous n'y arrivons pas"
Emmanuel Macron se projette-t-il déjà en 2022 ? Non, assure-t-il. Le chef de l'État entend réformer le pays "jusqu'au dernier quart d'heure" de son quinquennat, mais refuse de se prononcer sur une éventuelle candidature à la présidentielle, dans un an.
"Je me couche avec mes doutes et je me réveille avec des convictions reforgées", confie-t-il. "Je serai bien intempestif à vous parler de mes ambitions personnelles [...] Nous avons une nouvelle décennie française à bâtir, qui sera la décennie de la jeunesse. Mon ambition, c'est ça. C'est qu'on puisse ensemble, par cette grande concertation que je veux faire à l'été, tourner la page de ce moment de la vie de la Nation. Mon destin individuel n'existe pas si nous n'y arrivons pas, aucun destin individuel ne vaut en dehors d'un projet collectif."
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