Covid-19 : des sénateurs proposent la vaccination obligatoire des 24-59 ans

Publié le 2 juillet 2021 à 12h17, mis à jour le 2 juillet 2021 à 12h45

Source : JT 20h Semaine

PROPOSITION - La mission d'information sénatoriale en charge de l'évaluation des mesures de lutte contre l'épidémie veut débattre de l'obligation vaccinale "dans un premier temps" pour "les seules classes d'âge intermédiaires" des 24-59 ans.

La vaccination des 24-59 ans sera-t-elle bientôt obligatoire en France ? Des sénateurs y voient là une solution pour lutter contre la progression du nouveau variant Delta et transformer la quatrième vague attendue à la rentrée en "vaguelette". Le Haut Conseil de santé publique doit être saisi pour avis tandis que le président de mission d'information sénatoriale sur l'épidémie de Covid-19, Bernard Jomier, a demandé au Premier ministre, Jean Castex, de réunir la Conférence nationale de santé.

"Contributifs à la circulation du virus"

À l'origine de cette proposition ? Une étude de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes sur laquelle s'appuie le rapport commandé par la mission et rendu public ce jeudi selon lequel une quatrième vague est probable d'ici deux à trois mois, avec ou sans variant Delta, car l'immunité collective ne sera pas atteinte faute de vaccination. "L'hypothèse moyenne, c'est qu'elle provoquera un afflux dans les hôpitaux comparable à l'automne dernier, pas une vague de cas bénins chez des jeunes en bonne santé", pointe auprès des Echos Bernard Jomier, qui demande des mesures rapides. "La question de l’obligation vaccinale n’est pas un tabou, et n’est pas une atteinte aux libertés individuelles", insiste-t-il.

Pourquoi viser cette tranche d'âge ? "Les 18-59 ans sont très contributifs à la circulation du virus" et insuffisamment vaccinée ajoute Bernard Jomier, estimant que "la vaccination des soignants est légitime" mais que "son impact n’est pas de nature à changer totalement l’épidémie". Et de souligner l'urgence : "Une décision doit être prise d’ici mi-juillet".

"on ne peut pas attendre le mois de septembre, ça sera trop tard, le variant delta c'était quelques pourcents début juin c'est 20 ou 30% aujourd'hui", a de nouveau insisté ce vendredi sur LCI Bernard Jomier, précisant qu'il est nécessaire d'ici là, "d'être beaucoup plus incitatif sur la vaccination" . Et d'insister : "mais si dans deux à trois semaines il n'y a pas la reprise d'un flux de vaccination important, il faudra arriver à l'obligation vaccinale en tout cas ça doit être débattu".

Le médecin a en outre expliqué que l'expérience a montré qu'"il suffit de poser une obligation pour que ceux qui hésitent disent 'c'est obligatoire, je le fais', et on peut gagner comme ça les quelques points qui nous amènent à l'immunité collective". Et de conclure : "L'obligation vaccinale ça date quasiment des vaccins".

L'obligation dès 12 ans "à envisager"

"Il faudra envisager la vaccination obligatoire aux plus de 12 ans en France", a de son côté estimé la présidente de la Haute Autorité de Santé Dominique Le Guludec ce vendredi sur BFMTV. Exhortant "tout le monde à se faire vacciner pour éviter une situation difficile à l’automne ", elle a en outre expliqué qu'en cas de reconfinement, "tout le monde subira la non-vaccination de certains". Et d'insister : "Le variant Delta est une menace, mais nous avons une arme contre ce variant : la vaccination".

À en croire les récents sondages sur la question, les Français sont aussi de cet avis. Dans le détail, 58% des Français se disent favorables à la vaccination obligatoire contre le Covid pour l'ensemble de la population, révèle un récent sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Franceinfo et Le Figaro. 72% sont favorables à voir une telle obligation s'appliquer a minima aux soignants. 

Interrogé ce jeudi sur LCI sur la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour, par exemple, se rendre au restaurant ou au musée, Gabriel Attal a évoqué deux conditions. Premièrement qu’une telle "évolution" soit "efficace" pour convaincre de se faire vacciner, et qu’elle soit par ailleurs "faisable", c’est-à-dire que le contrôle des personnes à l’entrée des établissements soit "opérationnel" techniquement. Toutefois, avant d’en arriver là, il faut "continuer à déployer des efforts pour aller convaincre ceux qui ne sont pas vaccinés", en "mobilisant les médecins traitants" et en posant "à partir d’un certain moment la question de la gratuité du test". 


La rédaction de TF1info

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