INTERVIEW POLITIQUE - Invité d'Elizabeth Martichoux sur LCI ce jeudi matin, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, s'est montré favorable à l'instauration d'un couvre-feu sur une partie du territoire pendant quelques semaines dans le but de freiner l'épidémie.
Pour Renaud Muselier, le président de la République n'avait pas d'autre choix que d'instaurer un couvre-feu de 21h à 6h du matin dans plusieurs grandes villes pour limiter la propagation du virus. "Il faut regarder l'évidence en face, a affirmé jeudi le président de la région Paca, interviewé par Elizabeth Martichoux sur LCI. "Soit Emmanuel Macron laissait la situation en l'état, avec des morts à la clef, soit il confinait mais on faisait marche arrière."
L'ancien ministre fait donc preuve de compréhension : "J'ai été au gouvernement, je sais que c'est difficile de prendre ce genre de décision". Médecin également, il ne prend pas les conséquences sanitaires de la propagation de l'épidémie à la légère. "Des vies sont en jeu, il faut protéger les plus vulnérables, dit-il. Je soutiens le couvre-feu car c'est pour l'intérêt général."
Alors que seule Marseille-Aix, avec la Guadeloupe, avait été concernée par des mesures restrictives lors de son passage en zone d'alerte maximale, cette fois-ci, huit autres métropoles françaises le sont. Cela rend cette décision "différente" aux yeux de Renaud Muselier, car elle est prise "à l'échelle nationale."
Connu pour son côté "rebelle", rappelle Elizabeth Martichoux sur LCI, le président de Paca, qui avait mené la fronde contre la fermeture des bars et restaurants à Marseille-Aix, change donc radicalement de ton. Il pointe cependant la difficulté, faute de policiers en nombre suffisant, de faire appliquer cette nouvelle consigne dans l'ensemble de sa région d'un million d'habitants, composée de 92 communes,.
Un "coup de tonnerre" pour les restaurateurs
Renaud Muselier ne cache pas non plus son inquiétude en ce qui concerne les conséquences économiques du couvre-feu sur certains secteurs nocturnes, avec des répercussions "en cascade sur leurs fournisseurs". "Cela représente 13% de notre économie, des centaines de milliers d'emplois, un tiers des Français sont concernés. C'est un coup de massue." Il pense tout particulièrement aux restaurateurs. "Ils voyaient le bout du tunnel, déplore t-il. c'est un coup de tonnerre. La saison a été très bonne cet été, mais ils le payent aujourd'hui. Ils risquent de se noyer. On doit leur donner les moyens de rester à flot. Il faut qu'ils aient des perspectives positives."
"La meilleure des solutions serait de vivre normalement avec les gestes barrières, a également estimé Renaud Muselier. Mais nous sommes face à la nécessité de passer à l'étape supérieure pour ménager la vie en générale. Nous devrions passer Noël tranquillement." Il attend, par ailleurs, l'annonce de mesures fortes par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
Enfin, alors que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé ce jeudi matin qu'une commission allait "associer l'ensemble des forces politiques" pour étudier un éventuel report des élections départementales et régionales prévues en mars 2021, Renaud Muselier s'est dit contre : "Je pense qu'il faut les laisser en mars", a-t-il réagi, ajoutant qu'il "ne faut pas toucher en permanence aux dates électorales, c'est jamais bon".
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