Face à la crise sanitaire, le vote par correspondance va-t-il faire son retour en France ?

Publié le 9 novembre 2020 à 17h16
Face à la crise sanitaire, le vote par correspondance va-t-il faire son retour en France ?
Source : Theo Rouby / AFP

DÉMOCRATIE - Forts de l'exemple américain, des élus réclament le retour du vote par correspondance pour maintenir les élections régionales et départementales prévues au mois de mars prochain.

L'exemple américain a relancé le débat autour du vote par correspondance en France. Alors qu'il a permis une participation record aux Etats-Unis, certains souhaitent l'expérimenter en France. Et ce dès les prochaines échéances électorales, à savoir les régionales et départementales prévues en mars 2021, menacées par la crise sanitaire.

"Les élections américaines se sont tenues sans aucun report, mais grâce au recours massif au vote à distance. Certes, on ne peut nier les multiples difficultés posées par le décompte des votes par correspondance. Toutefois, la vitalité démocratique américaine a de quoi faire pâlir notre démocratie rongée par l'abstention", écrit le député MoDem dans une tribune publiée ce 8 novembre dans le Journal du dimanche. Pour maintenir les élections aux dates prévues, et surtout pour lutter contre l'abstention record observée en mars dernier pour les municipales (58,3% au second tour), il propose donc le retour du vote par correspondance, abandonné en 1975 par la France à cause des risques de fraude.

"Alors que nous avons développé en quelques semaines une application de tracing téléchargée par plus de 7 millions de Français pour faire barrage au virus, qu'attendons-nous encore pour concevoir un système de vote électronique sécurisé? Faudra-t‑il une énième vague d'abstention? Il sera alors trop tard", interroge le député des Yvelines. "Alors que le confinement anesthésie notre quotidien, préservons la vitalité démocratique par tout moyen, sans quoi nous allons tout droit à la paralysie civique. Pour 'faire nation' à l'heure où l'essentiel est en jeu, redonnons la parole aux Français", plaide-t-il.

Le vote par correspondance, "seul garant de la tenue effective des scrutins"

Dans un courrier daté du 6 novembre, c'est le président UDI du département de la Mayenne Olivier Richefou qui avait plaidé en faveur du vote par correspondance auprès de Jean-Louis Debré, chargé d'étudier un éventuel report des élections de mars prochain. "Nous traversons une crise sanitaire inédite qui nous bouleverse tous" et "impacte également la vie démocratique de notre pays, et l’organisation des futures échéances électorales", écrit-il. A propos du vote par correspondance, il dit qu'il "reste persuadé qu’il s’agit du seul garant de la tenue effective des scrutins qu’ils soient confirmés en mars 2021, ou bien reportés en juin 2021". Il ajoute qu'après des échanges avec les responsables du groupe La Poste, la mise en place de cette méthode de vote serait possible "si l’Etat le décide"

"Apprenons à organiser des campagnes et des scrutins en toute sécurité"

A droite, l'idée est défendue par le président de la région Sud et président des régions de France, Renaud Muselier, ou encore la maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati. A Public Sénat, le sénateur Philippe Bas a également déclaré : "Avant de songer à reporter des élections, il faut réfléchir aux moyens de les sécuriser. (...) Apprenons à organiser des campagnes et des scrutins en toute sécurité : campagnes numériques, vote électronique, vote par correspondance sécurisé, possibilité de deux procurations par mandataire, etc."

Le retour du vote par correspondance avait déjà été sollicité par les élus locaux et associations d'élus en juin dernier pour le second tour des élections municipales, et rejeté par la majorité. 


Justine FAURE

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