EDUCATION - Contesté depuis la rentrée pour sa gestion de la crise sanitaire dans les écoles, Jean-Michel Blanquer est sous le feu des critiques, de l'opposition mais aussi de la majorité.
Il a battu le record de longévité des ministres de l'Education nationale de la Ve République. Mais l'un des chouchous de la macronie, qui se targue d'avoir impulsé la réforme du bac, le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones d'éducation prioritaire et œuvré pour garder les écoles ouvertes au maximum malgré le Covid, connaît des jours difficiles. Ce jeudi, 75% des enseignants devraient faire grève pour manifester contre la pagaille qui règne dans les écoles, où le protocole sanitaire a changé trois fois en une semaine.
Déjà le 3 janvier, le personnel éducatif avait peu apprécié apprendre dans des propos révélés la veille dans la presse, quelles consignes appliquer pour contenir le très contagieux variant Omicron dans les écoles. Jean-Michel Blanquer s'était défendu en expliquant que la publication tardive du nouveau protocole sanitaire était une nécessité pour "être au plus près de la réalité sanitaire". Mais dans une interview face à des Français publiée dans Le Parisien, Emmanuel Macron avait reconnu un raté. "Je vous donne le point, il faut plus d'anticipation et plus de temps aux rectorats pour communiquer avec les écoles en amont", avait-il estimé.
Ce mercredi à l'issue du Conseil des ministres, même s'il a réaffirmé que l'exécutif était "très en soutien" du ministre, Gabriel Attal a ajouté : "Nous mesurons la fatigue du personnel éducatif et des familles", et le porte-parole du gouvernement a admis que "tout n'a pas été parfait ces derniers jours". Toutefois, le chef de l'État a remercié le Premier ministre et le ministre de l'Éducation nationale de leur action en faveur de l'école.
Des tensions avec des membres de l'exécutif
Si toute l'opposition politique critique Jean-Michel Blanquer, des membres de l'exécutif ne sont pas en reste. "Pour moi Jean-Michel Blanquer c’est un peu le brise-glace qui est pris dans la glace. Depuis quelques temps, il ne fait pas grand-chose après en avoir fait beaucoup", indiquait un proche d’Emmanuel Macron à LCI ce mardi. "Jean-Michel Blanquer agace, oui, et depuis longtemps", concède un autre fidèle du président auprès de l'AFP. "Mais il aura été le symbole de ce que le président de la République voulait : la durée."
Ses relations seraient également très tendues avec Oliver Véran, le ministre de l'Education nationale reprochant à son collègue de la Santé de le défendre mollement et de le laisser porter seul un protocole scolaire dû à une situation sanitaire complexe. D'après les informations du Parisien, confirmées à LCI, les deux hommes se seraient fermement expliqués ce mercredi avant le Conseil des ministres.
Dans la majorité, certains déplorent également les orientations prises par le ministre au-delà de la gestion de la crise sanitaire. Notamment son combat passionné contre le wokisme ou "l'islamo-gauchisme", des thèmes chers à la droite, dont il est issu.
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