SOUTIEN - Invité de LCI, Jean-Michel Blanquer s'est dit prêt à aider davantage les acteurs du monde sportif, qu'il doit rencontrer ce mardi avec Emmanuel Macron.
Sur les terrains de sport, un silence pensant a remplacé les ovations et les encouragements du public. Depuis le printemps, le monde sportif est mis à mal par la crise sanitaire. Les restrictions imposées aux clubs et aux salles de sport lors de ce deuxième confinement sont pour eux un coup de massue, dont certains risquent de ne pas se relever tant les difficultés financières se sont accumulées.
Le 26 octobre dernier, le Comité national olympique et sportif français (CNSOF) et 95 fédérations sportives avaient déploré, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, ne pas compter parmi les "priorités". Lundi, les ligues nationales de basket, de handball, de volley, ainsi que la Fédération Française de hockey sur glace ont crié dans une communiqué commun leur désespoir. "Beaucoup de clubs ne se relèveront pas de cette nouvelle épreuve sans - à la fois - le soutien de leurs partenaires privés et publics, sans la solidarité des fans qui les suivent, sans l’aide des pouvoirs publics", écrivent-elles.
L'aide de l'État jugée insuffisante
Ce mardi matin, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports doit rencontrer à l'Elysée, aux côtés d'Emmanuel Macron, de Jean Castex, de Bruno Le Maire et de la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu, un échantillon de représentants du sport amateur et professionnel, d'exploitants de salles de sport, et de champions comme Sarah Ourahmoune (boxe), Gwaldys Epangue (taikwondo) ou encore le perchiste Renaud Lavillenie.
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"Mon premier message est un message de soutien total", a souligné le ministre des Sports tout en affirmant être conscient de la situation dans laquelle se trouve le monde sportif actuellement : "C’est un peu comme sur les petits commerçants, on sait très bien qu’il y a de petites structures qui peuvent s’effondrer si on ne les soutient pas. On est extrêmement attentif à cela, tout en étant tributaires des conditions sanitaires."
Jean-Michel Blanquer rappelle que des mesures ont déjà été annoncées pour soutenir le monde du sport. Sur les 100 milliards d'euros annoncés par le Premier ministre pour le plan de relance sur deux ans et demi, 120 millions ont par exemple été dédié au sport. Sur France Inter lundi, le président de la Fédération française de rugby Bernard Laporte regardait cela avec un œil critique. "Quand on annonce 2 milliards pour la culture et 120 millions pour le sport, on a l'impression de ne pas exister", lançait-il. Selon lui, les pertes de sa Fédération monteraient à 34 millions d'euros.
. @BernardLaporte_ : "Effectivement, le #sport est à bout de souffle. Quand on annonce 2 milliards pour la culture et 120 millions pour le sport, on a l'impression de ne pas exister" #confinement #le79inter pic.twitter.com/zIXDoyfs97 — France Inter (@franceinter) November 17, 2020
On va voir si on peut aller un peu plus loin.
Jean-Michel Blanquer, ministre des Sports
"On va voir si on peut aller un peu plus loin", a répondu sur LCI ce mardi matin Jean-Michel Blanquer. Depuis la rentrée, le ministère des Sports travaille notamment à une mesure pour compenser les pertes de billetterie. Selon les estimations des ligues nationales de basket, de handball, de volley, ainsi que de la Fédération Française de hockey, dont les matchs se font pour le moment à guichet fermé, les recettes générées par les soirs de match représentent "près de deux tiers des ressources des clubs".
Si quelque 107 millions d'euros sont "sanctuarisés" par le gouvernement, le déblocage de cette somme est suspendu à sa compatibilité avec les règles européennes. Une question de jours, a assuré Roxana Maracineanu, qui pousse aussi en faveur d'exonérations de cotisations spécifiques au sport. Au total (chômage partiel, fonds de solidarité, etc), le sport a reçu depuis le début de la crise 4 milliards d'euros d'aides, a calculé le ministère, qui se défend d'être resté les bras ballants.
Jean-Michel Blanquer a également insisté sur l'importance de porter secours aux plus petites structures. "On pense souvent au football et au rugby, mais il y derrière d’autres sports : le basket, le handball, le volleyball, par exemple. Il faut qu’on les aide. Dans quelle mesure ? Comment ? C’est ce qui va se préciser aujourd’hui", fait-il savoir.