DISSENSION - L'élue ex-LaREM, habituée des propos polémiques et partie prenante à la mobilisation contre la vaccination obligatoire, a appelé les manifestants à "faire le siège des parlementaires" pour contester l'extension du pass sanitaire. Des propos qui ont poussé Christophe Castaner a demandé la saisine de la justice. Martine Wonner a été exclue dimanche de son groupe Libertés et Territoires.
Alors que certains observateurs politiques craignent de voir revenir, avec l'opposition au pass sanitaire, certaines violences aperçues durant la crise des Gilets jaunes contre des élus, les propos de Martine Wonner font polémique, ce dimanche 18 juillet. La veille, la députée, jadis membre de La République en Marche, avait exhorté les manifestants parisiens contre le pass sanitaire et la vaccination obligatoire à "faire le siège des parlementaires" et "envahir leurs permanences pour dire que vous n'êtes pas d'accord".
Un appel condamné par la majorité présidentielle, mais aussi par plusieurs élus du groupe Libertés et Territoires, dont Martine Wonner est aujourd'hui membre.
"Jamais nous n'accepterons cette dictature", "nous devons refuser la ségrégation" entre vaccinés et non vaccinés, "nous devons refuser la stigmatisation", avait-elle lancé à la tribune, lors de la manifestation parisienne contre la "dictature sanitaire", aux côtés, notamment, de l'ancien FN Florian Philippot.
Dans la soirée de samedi, Christophe Castaner, président du groupe LaREM à l'Assemblée nationale, avait écrit au président de l'Assemblée Richard Ferrand, estimant qu'il "conviendrait" de "saisir le procureur de la République de Paris, afin de vérifier la véracité des propos tenus ainsi que les éventuelles suites pénales qu'il pourrait y donner". Le patron des députés de la majorité a invoqué l'article 40 du code de procédure pénale, qui prévoit que le procureur de la République "reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner".
Une plainte doit être déposée
Jean-Baptiste Moreau
Dans ce courrier dont l'AFP a eu connaissance, l'ancien ministre de l'Intérieur ajoutait que "dans le contexte de recrudescence des menaces et des actes contre les élus et tout particulièrement contre les parlementaires, il ne saurait être toléré qu'une représentante de la Nation, siégeant à nos côtés, puisse proférer de telles paroles, incitant à la haine et à la rébellion, y compris par des actes violents".
Un son de cloche similaire à celui du député LaREM Jean-Baptiste Moreau, pour qui "cela va trop loin, une plainte doit être déposée", avait-il indiqué sur Twitter. Pour l'élu, Martine Wonner n'a "n'a plus rien à faire au Palais Bourbon".
Exclue de son groupe parlementaire
Ce dimanche, c'est même du groupe Libertés et Territoires, auquel elle appartient, que sont venues les critiques. Trois députés du groupe à l'Assemblée nationale, Olivier Falorni, Jeanine Dubié et Sylvia Pinel, ont publié un communiqué commun. "Nous ne pouvons pas accepter les propos inadmissibles tenus par Martine Wonner", écrivent-ils, soulignant l'avoir "déjà dit à de nombreuses reprises en interne, mais en vain".
D'après eux, leur collègue "a récidivé lors de la manifestation d’hier. Cela n’est plus supportable. Madame Wonner a la liberté de s’exprimer, mais nous ne voulons en aucun cas être associés à ses actes et propos." Dès lors, les trois parlementaires demandent le "départ" de leur collègue "du groupe Libertés et Territoires".
Cette exclusion n'a pas traîné. Elle a été actée dimanche après-midi, selon une information du Parisien, confirmée à LCI.
L'intéressée estimait samedi que ses propos avaient, "une fois de plus, été surinterprétés pour [lui] porter préjudice". "Il s'agissait de répondre en direct aux citoyens qui ne supportent plus les non-réponses par mail, téléphone ou courrier de leurs élus", avait-elle ajouté.
Psychiatre de profession, Martine Wonner avait déjà été exclue du groupe LaREM en mai 2020 après son vote contre le plan de déconfinement. Depuis, ses interventions contre la "cochonnerie" des vaccins ARN ou la "dictature" provoquent régulièrement des remous, y compris dans son nouveau groupe parlementaire.
Des députés menacés de mort
Sa sortie samedi intervient alors que le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a annoncé jeudi porter plainte à la suite de menaces de mort reçues par des députés favorables aux mesures vaccinales et au pass sanitaire.
"J'apprends que plusieurs députés ont été menacés de mort, ce que je condamne totalement", a répondu à l'AFP Martine Wonner, samedi. "Je m'étonne néanmoins que les harcèlements, menaces de mort et autres intimidations que je subis sans discontinuité depuis plusieurs mois ne soient pas traités avec autant d'égard", a-t-elle ajouté.
Gérald Darmanin a adressé une note aux préfets cette semaine afin de renforcer la protection des élus, notamment aux abords des permanences parlementaires et de leurs domiciles.
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