Crack à Paris : Anne Hidalgo veut saisir la Cour européenne des droits de l'homme

Publié le 27 janvier 2022 à 19h24, mis à jour le 27 janvier 2022 à 19h38
Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse le 17 décembre  à Paris

Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse le 17 décembre à Paris

Source : JULIEN DE ROSA / AFP

La maire de Paris veut saisir la CEDH contre le projet du préfet de police de déplacer les consommateurs de crack vers le 12e arrondissement.
La candidate du PS à l'élection présidentielle reproche au préfet Didier Lallement la "non-prise en compte de la sécurité des riverains".
Le nouveau déplacement annoncé, le troisième en l'espace de neuf mois, doit intervenir "après la réalisation de travaux de pose d'une clôture sécurisée".

La question du crack à Paris bientôt devant la Cour européenne des droits de l'homme ? Anne Hidalgo a annoncé ce jeudi son intention de saisir la juridiction européenne contre le projet du préfet de police de déplacer les consommateurs de crack du nord-est parisien à une friche ferroviaire de Bercy.

La candidate du PS à l'élection présidentielle reproche au préfet Didier Lallement la "non-prise en compte de la sécurité des riverains et des personnes qui habitent à proximité de ces lieux de deal et de consommation", et de traiter les toxicomanes d'une façon "indigne, qui n'a plus rien à voir avec le respect des droits humains".

150 à 200 consommateurs concernés

Dans un communiqué diffusé mardi soir, la préfecture de police a précisé avoir, sur demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, repéré un lieu appartenant à la SNCF dans le XIIe arrondissement (sud-est) afin d'y "orienter" les 150 à 200 consommateurs de crack regroupés depuis fin septembre porte de La Villette, dans le 19e, dans un square en lisière de la Seine-Saint-Denis.

Le préfet s'était déjà passé de l'accord de la mairie pour transférer ces toxicomanes des Jardins d'Eole (18e), où ils avaient été regroupés en mai afin de soulager le quartier voisin de Stalingrad (19e), vers ce square. Le nouveau déplacement annoncé, le troisième en l'espace de neuf mois, doit intervenir "après la réalisation de travaux de pose d'une clôture sécurisée", a-t-il précisé.

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L'annonce a suscité l'opposition générale des élus, de la mairie de Paris dirigée par une coalition de gauche, celle de Charenton-le-Pont et du département du Val-de-Marne dirigés par la droite, et même de la députée LaREM de la circonscription Laetitia Avia. "Le transfert du crack à Paris 12 est suspendu", a assuré cette dernière sur Twitter après avoir diffusé un communiqué dans lequel elle dit avoir obtenu du préfet qu'il n'y aurait pas de déplacement à Bercy-Charenton "dans l'immédiat ou les prochaines semaines".

"Le préfet de police nous donne du temps pour proposer d'autres solutions. Il faut maintenant qu'Anne Hidalgo prenne ses responsabilités et accepte la main tendue", a ajouté la députée de la majorité présidentielle.

En immersion avec la brigade anti-crackSource : TF1 Info

La mairie de Paris a réclamé et obtenu une réunion mardi avec les services de l'État acteurs avec elle du plan crack, qui, entre 2019 et 2022, a mobilisé 25 millions d'euros au lieu des neuf millions initialement prévus. Cet argent a permis d'héberger 450 toxicomanes sans apporter de solution pérenne à leur errance, synonyme de fortes nuisances et parfois de violences pour les riverains.


La rédaction de TF1info

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