POLITIQUE - Ce lundi, la ministre de la Santé a détaillé son "pacte de refondation". Entre 2019 et 2022, "plus de 750 millions d'euros" seront consacrés à ce plan visant à désengorger les urgences en s'appuyant davantage sur la médecine de ville et en accélérant les prises en charge.
Une prise en charge plus rapide, une médecine de ville plus présente... Pour répondre à la crise qui secoue les urgences depuis plusieurs mois, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a dévoilé une série de mesures, lundi. Seulement, les personnels soignants ont trouvé ces mesures bien insuffisantes.
Au total, entre 2019 et 2022, "plus de 750 millions d'euros" seront consacrés à ce plan visant à désengorger les urgences en s'appuyant davantage sur la médecine de ville et en accélérant les prises en charge. "En incluant les 70 millions délégués dès juillet 2019 pour financer la prime urgences" et les renforts estivaux annoncés en juin par la ministre, ainsi que certains mesures du Plan "Ma Santé 2022", l'effort se chiffre à plus d'un milliard d'euro, a résumé la ministre.
"Rien sur les lits, rien sur les postes"
Mais cette somme, puisée dans les crédits existants, n'entraînera pas la hausse de budget consacrée à la santé réclamée par les grévistes. Il n'y a "rien sur les lits, rien sur les postes", a immédiatement regretté Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgences. Sans compter les revendications salariales, également au cœur des revendications.
"Avant d'ouvrir des lits je souhaite qu'on optimise (leur) gestion" au sein des groupements hospitaliers de territoire, a expliqué la ministre, qui n'exclut pas d'y revenir dans un deuxième temps si les solutions proposées s'avèrent "insuffisantes". Dans l'immédiat, elle préfère miser sur la mise en place, d'ici "à l'été 2020", d'un service d'accès aux soins" (SAS). En ligne ou par téléphone, 24 heures sur 24, ce service orientera les patients vers une consultation en ville ou une téléconsultation ou vers les urgences, éventuellement via l'envoi d'une ambulance.
249 services d'urgences en grève
"On rêve! Déjà on a un mal fou à faire fonctionner ce qui existe, on n'arrive pas à trouver un accord (...) pour faire travailler les pompiers et les médecins", s'est agacé Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes de France (Amuf) sur l'antenne de RTL.
La ministre "se refuse complètement à revaloriser les métiers soignants, il y a un tel déni des professions paramédicales, c'est assez fou", a déclaré Hugo Huon à l'AFP. Rappelant que le collectif doit se réunir mardi en Assemblée générale, il a estimé que "les gens sont très sceptiques" sur ces annonces. La CGT, elle, a annoncé lundi soir qu'elle maintenait son appel à manifester mercredi.
Selon le collectif Inter-Urgences, 249 sites étaient en grève vendredi - tout en continuant d'assurer les soins. Le ministère en avait recensé 195 mi-août, soit la moitié des services d'urgences publics français.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Vos vidéos à la Une
- Police, justice et faits diversColère et émoi après le suicide de Lindsay, harcelée à l'école
- InternationalGuerre en Ukraine : les attaques en Russie se multiplient
- Police, justice et faits diversMeurtre d'Iris dans le Morbihan
- SportsMohamed Haouas, international français de rugby, dans la tourmente judiciaire