Pubs lumineuses, climatisation des commerces : l'exécutif durcit le ton pour économiser l'énergie

Ce n'est pas encore le rationnement, mais une forte incitation à réduire la consommation d'énergie. Alors que l'Europe se prépare à un automne et un hiver sous haute tension, Agnès Pannier-Runacher annonce qu'elle prendra la semaine prochaine deux décrets contraignants pour limiter le gaspillage. 

Dans les colonnes du JDD, la ministre de la Transition énergétique indique qu'elle signera un premier décret visant à "généraliser l'interdiction des publicités lumineuses, quelle que soit la taille de la ville, entre 1 heure et 6 heures du matin". De "rares" exceptions sont envisagées, notamment pour les gares et les aéroports. 

Le second décret concernera le recours à la climatisation dans les magasins. Le texte interdira aux commerces "d'avoir leurs portes ouvertes alors que la climatisation ou le chauffage fonctionne". "La clim à fond la porte ouverte, ce n'est plus acceptable", clame la ministre, pour laquelle "les Français sont, à juste titre, choqués par certaines pratiques". 

Cette dernière mesure fait d'ailleurs écho à un arrêté pris vendredi par la maire de Paris, Anne Hidalgo, visant à interdire aux commerces de garder leurs portes ouvertes lorsqu'ils ont recours à la climatisation. Pour appliquer ces contraintes, la prévention précédera les sanctions éventuelles. "Nous allons d'abord informer sur ces mesures qui ne fonctionnent que si tous les commerçants les appliquent", indique Agnès Pannier-Runacher. "Mais il ne faut pas s'interdire de sanctionner si nécessaire", ajoute-t-elle. "Jusqu'à 750 euros d'amende pour des portes ouvertes et 1500 pour les enseignes lumineuses."

Pour les particuliers, une campagne de communication sera "lancée à l'automne" afin de sensibiliser aux gestes de sobriété, en s'appuyant notamment sur les informations fournies en temps réel par les compteurs Linky. 

Ces mesures s'inscrivent dans le cadre du plan de sobriété énergétique annoncé par Emmanuel Macron le 14 juillet dernier. Son objectif est de réduire notre consommation de 40% d'ici à 2050, en passant par une baisse de la consommation d'énergie de 10% d'ici à 2024.