De la présidentielle aux législatives, le double échec d'Eric Zemmour

Une élection qui met un coup d'arrêt à la carrière politique d'Eric Zemmour. Au soir du premier tour des législatives, le fondateur et dirigeant du parti d'extrême droite Reconquête! a reconnu sa défaite. Éliminé dès le premier tour alors qu'il avait tenté de s'ancrer localement dans la 4e circonscription du Var, il a accusé son échec, un de plus après son score, jugé décevant, de 7% des suffrages lors du premier tour de la présidentielle.

"Les résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes", a-t-il admis sobrement dans une courte allocution peu après 21 h 00 devant médias et quelques soutiens à Cogolin, commune de 11.300 habitants proche de Saint-Tropez, là même où il avait lancé sa campagne pour les législatives. Il est ensuite parti rapidement, sans répondre à aucune question des journalistes.

Car s'il ne s'est pas avoué vaincu, assurant que "cinq années de travail acharné" attendaient son jeune parti Reconquête!, ces derniers mois ont vu l'ancien polémiste voguer de désillusion en désillusion. Introduit en grandes pompes en politique en faisant une entrée fracassante dans la campagne présidentielle, l'ancien polémiste se voyait déjà atteindre le second tour face à Emmanuel Macron, confirmé par certains sondages. 

Après une campagne marquée par les polémiques, il ne recueillera finalement que 7% au premier tour de la course à l'Élysée, arrivant malgré tout en quatrième position, devant Valérie Pécresse, candidate des Républicains. Assumant des "erreurs" le soir du premier tour, il avait dû se résigner à appeler à Marine Le Pen, alors même qu'il l'avait critiquée tout le long de la campagne.

Suite à cette première défaite, Eric Zemmour a tenté de se maintenir en lançant son parti dans la bataille des législatives. Sur les 577 circonscriptions que comptent la France, 550 candidats ont été introduits. Parmi eux, Eric Zemmour lui-même, mais aussi certains de ses bras droits, à l'instar de Guillaume Peltier, Stanislas Rigault dont la suppléante est Marion Maréchal ou encore Damien Rieu. Aucun d'entre eux n'entrera à l'Assemblée nationale, tous éliminés dès le premier tour. 

Mais au-delà de l'échec d'Eric Zemmour d'implanter Reconquête! territorialement et à l'Assemblée, celui-ci doit également accusé la faillite de son projet d'"union de la droite" qu'il avait appelé de ses vœux à plusieurs reprises, sans que le parti d'extrême droite, du Rassemblement national, ou de droite, Les Républicains, ne répondent favorablement. 

"Nous avons proposé l'union aux autres parties de droite, ils n'en ont pas voulu", accusait d'ailleurs, amer, Eric Zemmour lors de son allocution ce dimanche soir. Face à cette défaite, il a assuré que son parti était "le parti du réel, face à un gouvernement qui ment éhontément. Reconquête! sera la seule droite qui n'aura pas honte d’être de droite". Pour le moment, cet argument n'aura pas convaincu les électeurs.