La campagne entre dans sa phase finale, avec le débat de l’entre-deux-tours diffusé ce mercredi sur TF1 et LCI.Les affirmations, arguments et promesses d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen seront vérifiés en direct par notre équipe.Avant ce débat décisif, nous avons passé au crible les arguments du président-candidat contre son adversaire.
Le match ne se joue plus qu’à deux. Pour la dernière ligne droite de cette campagne présidentielle, les finalistes occupent largement l’espace médiatique entre des interviews, des meetings et des déplacements sur le terrain. Cherchant à créer un front républicain autour de sa candidature, Emmanuel Macron a formulé cette semaine plusieurs critiques à l’égard de son adversaire, Marine Le Pen. Les Vérificateurs en ont passées quelques-unes en revue.
Marine Le Pen "est climatosceptique"
"Même incompétente, elle est climatosceptique", a raillé le président-sortant samedi 16 avril en meeting à Marseille, à propos de son adversaire. Une critique rejetée d’emblée par Marine Le Pen. Sur France 3, cette dernière a défendu son programme et nié la posture que lui prête Emmanuel Macron : "Je n’ai jamais été climatosceptique. J’ai un projet qui, précisément, tient compte de l’environnement, tient compte de l’écologie".
Pourtant, les positions passées de la candidate n’ont pas toujours été si claires. En 2017, elle jugeait "utiles" les "débats" sur le changement climatique, qui "n’est pas une religion". Ses propos avaient fait l’objet d’une dépêche de l'AFP, reprise à son tour par la presse, de GEO à Public Sénat. Cinq ans plus tôt, Marine Le Pen allait plus loin en minimisant le rôle de l’Homme dans la hausse des températures.
Pour sa première candidature à l’élection, la présidente du FN avait accordé un entretien à Terra Eco en février 2012. Si le magazine ne se vend plus aujourd’hui, il existe des archives de cette interview. À cette occasion, Marine Le Pen ne niait pas la réalité du changement climatique mais ne se disait "pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale de ce phénomène". Et considérait les membres du Giec comme des "prêtres" et des "évêques du changement climatique". Pour plus de détails sur les revirements de la candidate, vous pouvez également retrouver notre article sur le sujet.
Marine Le Pen veut "revenir sur la peine de mort"
Dans cet entre-deux-tours, la stratégie d’Emmanuel Macron a consisté à rediaboliser le parti de Marine Le Pen en insistant sur certains points de son programme. Alors que la candidate veut recourir davantage aux référendums, ce dernier a pointé "cette recette qui consiste à changer la Constitution à sa main, sous prétexte de consulter le peuple. Qui consiste à nous dire : ‘Revenir sur la peine de mort, je ne suis pas contre’". En poursuivant sur France 2, mercredi 13 avril : "Je constate que malgré tous les efforts, le vrai visage de l’extrême droite revient. C’est un visage qui ne respecte pas les libertés, le cadre constitutionnel, l’indépendance de la presse et des libertés fondamentales. Des droits durement et chèrement acquis qui sont au cœur de nos valeurs comme l’abolition de la peine de mort".
C’était bien le cas… Jusqu’au rétropédalage de la candidate. Après le premier tour, Marine Le Pen avait ouvert la voie à un référendum sur la peine de mort si elle accédait à l'Élysée en estimant que "tout pourrait passer par un référendum". Position réaffirmée le 14 avril sur France 2 pour finalement être abandonnée dès le lendemain. Ainsi, la candidate a fait machine arrière le 15 avril, reconnaissant qu'une telle mesure serait "inconstitutionnelle". En effet, plusieurs spécialistes interrogés par TF1info avaient jugé la mesure contraire à la Constitution.
Marine Le Pen "allait vacciner avec un vaccin russe"
En déplacement mardi 12 avril à Mulhouse, Emmanuel Macron en a profité pour s’en prendre aux différentes critiques émises par son adversaire pendant l’épidémie. Une séquence notamment diffusée par Cnews : "Choisir quelqu’un pour présider un pays, c’est évidemment choisir un responsable politique pour appliquer un programme, avec un mandat. Mais c’est aussi présider pendant les crises. Je n’oublie pas ce que Madame Le Pen a aussi dit constamment pendant la crise du Covid. Elle allait soigner les gens à la chloroquine, elle allait vacciner massivement avec un vaccin russe, dont même l’Organisation mondiale de la santé a déclaré qu’il n’était pas efficace".
Le président-candidat est revenu ici sur la position entretenue par Marine Le Pen à l’égard du vaccin Spoutnik V, développé par la Russie contre le Covid-19. Nous avons retrouvé le positionnement de la candidate RN sur le vaccin russe, au moment où la revue médicale The Lancet évaluait son efficacité à 91%. Le 2 février 2021, Marine Le Pen publiait sur son compte Twitter : "Maintenant que l’efficacité du vaccin russe Spoutnik V ne fait désormais plus de doute, il peut être un renfort contre la pandémie. Travaillons en bonne intelligence avec la Russie et ne laissons pas l’idéologie antirusse ruiner nos capacités à vacciner nos compatriotes !".
Une demande qui n’a pas été entendue puisque Spoutnik V n’a pas été homologué par l’Agence européenne des médicaments (EMA)... Et pourrait ne jamais l'être. Ceci dit, en Europe, la Hongrie - dont le président est un allié de Marine Le Pen - l’Autriche, la République Tchèque et la Slovaquie ont décidé de faire cavalier seul et d'acheter des doses à la Russie sans attendre la validation européenne.
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info