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Débat présidentielle : trois arguments de Marine Le Pen contre le bilan d'Emmanuel Macron passés au crible

Les Vérificateurs
Publié le 20 avril 2022 à 13h00, mis à jour le 20 avril 2022 à 13h23
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Source : TF1 Info

La campagne entre dans sa phase finale, avec le débat de l'entre-deux-tours, à suivre ce mercredi sur TF1 et LCI.
Les affirmations, arguments et promesses d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen seront vérifiés en direct par notre équipe.
Avant ce face-à-face décisif, nous avons démêlé le vrai du faux des arguments de la candidate RN contre le bilan de son adversaire.

Elle sait qu'elle va devoir faire ses preuves. Après un rendez-vous raté en 2017, Marine Le Pen compte montrer qu'elle peut incarner la plus haute fonction. Pour le débat de l'entre-deux-tours qui aura lieu ce mercredi 20 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) s'est préparée. Elle "maîtrise ses sujets", assure Louis Aliot, vice-président du parti. Parmi eux, celui du bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron, qu'elle n'a cessé de vilipender tout au long de la campagne. Retour sur certains de ses arguments.

"600 milliards euros de dette en plus"

Première accusation que la candidate aime répéter : son adversaire n'a cessé d'"aggraver" la "situation budgétaire de la France". Et selon elle, l'excuse de la pandémie de Covid-19 ne suffirait pas à justifier cette situation économique. "Vous considérez que les 600 milliards de dette pendant le quinquennat sont dus exclusivement au Covid ?", avait-elle lancé sur LCI, le 17 février dernier.

Selon les chiffres de l'Insee, la dette publique s'élevait à 2.218,4 milliards d'euros fin 2017, contre 2.834,3 milliards d'euros au troisième trimestre 2021. Soit, une hausse de 616 milliards d'euros en quatre ans, comme l'a souligné la candidate. Sur l'ensemble de la mandature, le gouvernement l'estime même à "680 milliards", selon le dernier budget de l'Assemblée nationale. Un "triste record", pour reprendre l'expression du député LR Gilles Carrez devant la Commission des Finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire.

DÉCRYPTAGE - Fin du "quoi qu'il en coûte" : les détails de la factureSource : JT 13h Semaine

Quid de l'impact du coronavirus ? La Cour des Comptes a évalué la "dette Covid" de l'État à 165 milliards d'euros. Emmanuel Macron a donc plutôt creusé de 500 milliards d'euros la dette du pays, si l'on exclut le "quoi qu'il en coûte", lié à l'épidémie.

La contribution à l'Union européenne "a augmenté de 50%"

Mais alors comment renflouer les caisses de l'État ? Pour Marine Le Pen, la solution est toute trouvée. Elle propose de diminuer la contribution nationale à l'Union européenne, qui a "augmenté de 50% en cinq ans". Une explosion qui n'est pas "raisonnable", avait-elle déploré le 12 avril au 20H de TF1

Mais qu'en est-il ? Pour connaitre l'évolution de cette contribution, on peut se tourner vers l'annexe au projet de loi de Finance (PLF) pour l'année 2022, portant sur "les relations financières avec l'Europe". On y lit qu'à l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, la France versait 16,3 milliards d'euros annuels au budget commun, faisant d'elle la deuxième contributrice la plus importante, derrière l'Allemagne. En 2021, c'était 27,2 milliards d'euros, soit une augmentation de 67%. 

Il convient néanmoins de rappeler que, comme pour le budget, ces montants ont forcément été affectés par la crise sanitaire. Toujours selon la Cour des comptes, "2,2 milliards d'euros" de cette contribution sont liés en "quasi-totalité" à l'impact de la pandémie. Si l'on retire cette somme, la hausse retombe donc à 53%, comme l'a évaluée la candidate. 

Attention cependant. En dépit de la difficulté à réduire la contribution française de manière unilatérale, les magistrats financiers notent que l'accroissement actuel est essentiellement le fait de "raisons structurelles". Dans leur rapport, les "Sages" tablent ainsi sur une augmentation d'"en moyenne de 8 milliards d'euros par an" à cause "de deux facteurs". À savoir la sortie définitive du Royaume-Uni et de "nouvelles règles concernant les contributions nationales des États membres". 

"Aucun référendum" pendant le quinquennat

Si elle veut retirer des fonds à l'Union européenne, la candidate compte au contraire donner "la parole aux Français". Elle promet qu'elle instaurera le référendum d'initiative citoyenne (RIC) et qu'elle consultera "plus régulièrement" les citoyens par la voie référendaire. Car la présidente du RN regrette qu'"aucun référendum" n'a eu lieu durant le précédent mandat. 

C'est vrai, les Français n'ont pas eu à se prononcer via ce procédé durant les cinq dernières années. Ceci dit, cela ne résulte pas seulement d'un manque de volonté du président sortant. Pour rappel, le 14 décembre 2020, à l'occasion d'une ultime rencontre avec les membres de la Convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron avait proposé d'organiser un référendum. Comme il s'y était engagé, il voulait soumettre au peuple la décision d'inscrire ou non la protection de l'environnement dans la Constitution

Un souhait qui n'a jamais abouti, faute d'accord entre les deux chambres. Le 5 juillet 2021, le Sénat à majorité de droite avait adopté en deuxième lecture une formulation différente de celle votée par l'Assemblée pour inscrire cet objectif dans la Loi fondamentale. Un vote qui avait mis un terme au processus de révision constitutionnelle. 

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