ASSEMBLÉE NATIONALE - Edouard Philippe prononce mercredi son second discours de politique générale du quinquennat. A l'heure de la recomposition à droite, le vote de confiance à l'issue des débats pourrait réserver quelques surprises.
C'est une droite profondément morcelée qui assistera mercredi au discours de politique générale d'Edouard Philippe, un Premier ministre issu de ses rangs, devenu le premier défenseur de la politique d'Emmanuel Macron. Alors que Les Républicains viennent d'enregistrer, lors des élections européennes, le pire score de leur histoire, les défections en chaîne au sein de LR pourraient trouver une traduction lors du vote de confiance qui conclura les débats.
Officiellement, la droite d'opposition devrait voter contre la confiance au gouvernement. Le groupe LR à l'Assemblée nationale a entériné cette position mardi. Les députés UDI devraient suivre la même tendance.
Des revirements à prévoir ?
Toutefois, le scénario pourrait s'avérer légèrement différent de celui qui avait accompagné le premier discours de politique générale d'Edouard Philippe, le 4 juillet 2017. A l'époque, pourtant, la droite s'affichait déjà divisée sur la stratégie à tenir. Le groupe LR s'était essentiellement abstenu (75 députés), certains ayant voté contre (23) et un seul député pour. L'ex-groupe Constructifs (devenu plus tard "UDI, Agir et indépendants"), qui rassemblait députés UDI et LR compatibles avec la majorité, s'était divisé entre les abstentionnistes (23 députés) et les votes favorables (12 députés).
Dans le contexte actuel, des députés ont indiqué à LCI, mardi, qu'ils attendaient d'entendre le discours d'Edouard Philippe pour se décider - notamment sur les sujets de réduction des dépenses publiques -, malgré la position de principe prise par leur groupe. En outre, mardi après-midi, des députés proches de la ligne de Valérie Pécresse - récemment démissionnaire de LR - devaient se réunir pour déterminer la ligne à adopter lors du vote.
Des votes "contre" en hausse ?
Toutefois, l'éclatement de LR pourrait se traduire paradoxalement par un raidissement des positions. Un parlementaire LR prédisait ainsi à LCI un scénario inverse de celui de 2017, où une majorité pourrait voter contre la confiance au gouvernement, et non plus se contenter de s'abstenir. "Nous serons largement majoritaires pour voter contre", a ainsi assuré mardi le député LR Daniel Fasquelle (Pas-de-Calais) devant la caméra de LCI. "Nous ne partageons pas la politique générale du gouvernement." Cela dit, ce dernier a pris soin de ménager ceux qui, dans son groupe, décideraient de voter différemment. "Nous sommes capables, chez LR, d'exprimer des positions différentes. Il y a chez nous la liberté de vote, à la différence de LaREM."
Dans ce contexte nébuleux, le groupe UDI, Agir et indépendants pourrait éclater lors du vote, selon les informations de France Inter. Les 9 députés Agir voteraient en faveur du gouvernement, quand les 16 députés UDI s'y opposeraient.
La situation semble plus claire à gauche. Outre les députés LFI et PCF, qui voteront contre la confiance au gouvernement, les socialistes devraient apparaître nettement moins divisés qu'en 2017, avec une unanimité affichée contre la politique du gouvernement.
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