RÉPLIQUE - Face à la salve de critiques de l'opposition concernant le budget 2022 présenté mercredi par le gouvernement, Jean Castex a rétorqué, ce dimanche, que l'exécutif visait juste et n'avait "aucune leçon à recevoir sur les questions d'équilibre des comptes publics".
Le gouvernement, trop dépensier ? Jean Castex ne veut rien entendre. "Nous n'avons aucune leçon à recevoir sur les questions d'équilibre des comptes publics", a lancé ce dimanche 26 septembre le Premier ministre, invité d'honneur de l'université de rentrée du MoDem à Guidel, dans le Morbihan, alors que l'opposition de droite fustige "l'euphorie dépensière" du budget 2022.
"Que nous disent les experts, même les plus sévères ? Je pense au FMI. Que rien ne serait pire, alors que cette crise sanitaire n'est pas finie, que de faire comme on l'a fait par le passé : faire succéder l'austérité à la relance. Ça ne marcherait pas et nos finances publiques s'en trouveraient encore plus affaiblies et dégradées", a-t-il insisté.
Budget de "relance et d'investissement", priorité au régalien : dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2022, qui prévoit des dépenses en hausse de 11,8 milliards d'euros, le gouvernement table sur une croissance forte (6% en 2021 et 4% en 2022), tout en commençant à réduire le déficit public.
Parmi les plus gros déficit en baisse, celui de la Sécu. Il devrait atteindre 21,6 milliards d'euros grâce à la sortie attendue de l'épidémie de Covid-19. Un chiffre en nette amélioration après les records de 2021 (- 34,6 milliards) et 2020 (- 38,7 milliards). À l'horizon 2025, les pertes devraient être légèrement supérieures à 13 milliards d'euros, un "solde négatif qui provient principalement de la branche maladie et dans une moindre mesure de la branche vieillesse", explique le ministère des Comptes publics.
Un coup de pouce de 400 millions d'euros pour le grand âge en 2022
Le grand âge, lui, devrait être le plus grand poste de dépenses avec un coup de pouce de 400 millions prévu en 2022. Au moins 240 millions d'euros seront fléchés vers les services d'aide à domicile, alors que le gouvernement va instaurer un "tarif plancher" de 22 euros par heure de prestation. Par ailleurs, le gouvernement va renforcer les effectifs soignants de manière à "atteindre un total de 10.000 ETP (équivalents temps plein, ndlr) supplémentaires au cours des cinq prochaines années", selon le dossier de présentation du budget de la Sécu.
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"Nous devons continuer à investir, à travailler", a poursuivi le chef du gouvernement. "Non sans quelque curiosité, j'entends que les mêmes" qui expliquaient "il y a un peu plus d'un an" que "nous étions petit joueur avec le plan de relance", nous "reprocher" aujourd'hui "de dépenser trop". "Comprenne qui pourra !", a lancé Jean Castex.
Jeudi, le Medef avait fustigé le projet de budget présenté par le gouvernement, qui reflète selon lui une "addiction à la dépense publique". Pour l'organisation patronale, "la France ne peut pas vivre durablement au-dessus de ses moyens" et "l'absence de maîtrise des dépenses pourrait avoir des effets néfastes sur la crédibilité de la France à l'égard de ses voisins".