MAJORITÉ - Quinze députés de l'aile gauche de LaREM ont adressé une lettre à Jean Castex contenant une dizaine de propositions visant à amplifier les réformes sociales, notamment sur l'éducation et le logement.
Ils veulent accélérer sur le front social. Quinze députés de l'aile gauche de LaREM ont adressé ce week-end une lettre à Jean Castex sous forme de "propositions pour l'égalité des chances", l'un des derniers grands chantiers prévus au calendrier du quinquennat d'Emmanuel Macron qui doit être décliné par le chef de l'État en fin de semaine, non pas sous la forme d'un projet de loi mais à travers une série de mesures.
Dans cette lettre rendue publique mardi, co-écrite par Pierre Person et Sacha Houlié, députés issus des rangs socialistes, les signataires pressent l'exécutif d'amplifier les réformes sociales en avançant une dizaine de propositions touchant à l'enfance, à l'éducation et au logement. Si "beaucoup a été fait depuis 2017, notamment en matière de formation et d'éducation", ils décrivent une France "fracturée", qui "se meurt de ses inégalités" et appellent à défendre "l'égalité réelle, celle qui permet à tout le monde de s'élancer de la même ligne de départ".
"Plus que jamais, la crise que nous traversons va exacerber ces inégalités", jugent-ils, appelant la majorité, dans les quinze prochains mois, à "corriger des inégalités structurelles, des premiers jours de la vie à l'âge adulte".
Crèches, mixité sociale et logement
Parmi les mesures énumérées, les députés LaREM proposent la création de 40.000 places en crèches, notamment dans les quartiers défavorisés et les territoires ruraux. Pour favoriser la mixité sociale, ils suggèrent en outre de revoir la carte scolaire et de généraliser l'expérimentation, menée en Haute-Garonne, visant à "pondérer" le financement des collèges publics et privés selon le critère de mixité sociale.
L'aile gauche de la majorité propose, s'agissant des étudiants, de réformer les bourses étudiantes en faisant disparaître les tranches actuelles, génératrices selon elle d'effets de seuil, et de permettre l'accès à la prime d'activité aux étudiants salariés à temps partiel. Elle relance le débat sur le manque de mixité dans les grandes écoles en préconisant des "quotas de diversité sociale" ainsi que des "concours égalitaires" dans la fonction publique, là encore avec des quotas d'étudiants boursiers et des épreuves à option. La question de l'égalité des chances dans la fonction publique est au cœur du projet actuel de l'exécutif, qui veut "dépanner l'ascenseur social" et "faire monter une nouvelle génération qui vient des territoires", expliquait à LCI un membre du gouvernement, ce mardi.
Les députés veulent également durcir les conditions d'application de la loi SRU consacrée aux logements sociaux, en sanctionnant plus durement les collectivités qui n'en construiraient pas suffisamment.
Les députés demandent enfin au Premier ministre de relancer le chantier du revenu universel d'activité, promesse de campagne d'Emmanuel Macron qui devait permettre de simplifier l'accès des personnes bénéficiaires à ces aides. À ce titre, ils souhaitent l'instauration préalable d'une "garantie jeune universelle", s'opposant de ce fait à l'idée d'un prêt étudiant défendue ces derniers jours par le patron de LaREM, Stanislas Guerini.
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