Plusieurs associations se battant pour les droits des personnes LGBT+ ont annoncé avoir déposé plainte contre la ministre déléguée Caroline Cayeux.Celle-ci avait "maintenu" ses propos passés sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe.À la suite de la polémique, elle s'était excusée.
Les excuses n'ont pas suffi. Suite aux propos de la ministre déléguée en charge des collectivités territoriales, Caroline Cayeux, plusieurs associations anti-homophobie ont annoncé mercredi avoir déposé plainte contre elle à Paris. Lors d'une interview sur Public Sénat mardi, elle-ci avait "maintenu" ses propos passés sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, le jugeant comme un "dessein contre la nature".
L'infraction visée est l'injure publique envers un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle par une personne dépositaire de l'autorité publique.
Des propos "inappropriés"
Cette plainte, déposée notamment par les associations Mousse, STOP homophobie, Sports LGBT, Education LGBT, Familles LGBT et ADHEOS, fait suite à l'interview de Caroline Cayeux sur Public Sénat durant laquelle elle avait, en plus de maintenir ses propos précédents, ajouté : "Je dois vous dire quand même, j'ai beaucoup d'amis parmi ces gens-là. Franchement, c'est un mauvais procès qu’on me fait et ça m’a beaucoup contrarié".
Très critiquée sur les réseaux sociaux, Caroline Cayeux a ensuite tweeté : "Mes propos ont blessé nombre d’entre vous. Je les regrette profondément, ils étaient naturellement inappropriés. L’égalité des droits doit toujours être une priorité de notre action."
« Tous ces gens là » pic.twitter.com/OTxzPt3w5T — Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) July 12, 2022
Dix ans après le vote du mariage pour tous, "ces propos sont outrageants pour les personnes homosexuelles", a estimé Me Etienne Deshoulières, avocat des associations. "On ne peut pas avoir un gouvernement qui prétend lutter contre les discriminations que nous subissons et une ministre qui s'autorise à dire ça. Je demande sa démission", a ajouté Terrence Khatchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie, à l'AFP.
Interrogée sur cette polémique dans la matinale de LCI, mercredi matin, Olivia Grégoire a estimé que "l'on a droit à l'erreur une fois" en affirmant toutefois ne pas "cautionner" l'expression "ces gens-là" prononcée par sa consœur au gouvernement. De son côté, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a jugé "anachroniques" les propos de la ministre et assuré qu'elle s'inscrivait désormais dans un "collectif gouvernemental" qui avait démontré depuis cinq ans qu'il "luttait contre les discriminations".