La Première ministre a évoqué son histoire familiale au cours du dîner annuel du CRIF.Elle a rappelé comment son père et une partie de sa famille avaient été déportés, en 1943.Rescapé d'Auschwitz, Joseph Borne avait mis fin à ses jours en 1972.
"Il y a des dates, qui marquent un destin. Pour mon père, mais en réalité pour toute ma famille, c’est le 25 décembre 1943", a déclaré la Première ministre au cours du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). "Ce jour-là, avec mon grand-père et mes oncles, il a été arrêté par la Gestapo. Puis ce furent les wagons plombés, les ordres, les coups, les humiliations. Drancy, Auschwitz. Ils étaient 1250 au départ. Six sont revenus". Le père d'Elisabeth Borne, juif et résistant, avait été déporté à Auschwitz avec plusieurs membres de sa famille. Survivant, comme son frère Isaac, il a mis fin à ses jours en 1972, alors que sa fille avait 11 ans.
Dans les mois qui ont suivi son retour des camps, mon père avait commencé à parler, jusqu’à ce qu’on lui dise qu’il valait mieux se taire
Elisabeth Borne
Parmi les survivants, "certains ont réussi à garder le goût de l’espérance et la foi dans la vie. D’autres non. Je ne le sais que trop bien", a évoqué la Première ministre dans son discours devant un millier d'invités. Elle a aussi rappelé que "dans les mois qui ont suivi son retour des camps, [son] père avait commencé à parler, jusqu’à ce qu’on lui dise qu’il valait mieux se taire". "Certains ont voulu poser une chape de silence sur le passé", a-t-elle poursuivi, confiant que ce qui s'était "passé là-bas", son père le lui avait "écrit dans deux lettres".
Elisabeth Borne a réitéré son souhait "que chaque élève de France" effectue "au moins une visite d’un lieu de mémoire au cours de sa scolarité", une des mesures du plan de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine, présenté il y a trois semaines. Elle a par ailleurs pointé qu'"au cours de l’année 2022, le nombre de faits antisémites a reculé de plus d’un quart par rapport à 2021". Une allusion au décompte publié récemment par le CRIF, à partir de données du Service de protection de la communauté juive (SPCJ). "Ce sont des progrès", a-t-elle dit, tout en appelant à "continuer à agir".
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