L'INTERVIEW POLITIQUE - Le vice-président du RN, Jordan Bardella, était l'invité d'Elizabeth Martichoux dans la matinale de LCI du vendredi 7 février. L'occasion pour le député européen de revenir sur le rapport dévoilé par le gouvernement sur la discrimination à l'embauche dans les grandes entreprises.
C'est une étude choc sur la discrimination à l'embauche. Le gouvernement a épinglé jeudi sept entreprises françaises - Air France, Accor, Altran, Arkéma, Renault, Rexel et Sopra Steria - pour "présomption de discrimination à l'embauche" à la faveur d'une campagne de testing qu'il avait commanditée. Ces sociétés - hormis Renault - se sont immédiatement déclarées "indignées" dès la publication du document. Au total, 40 entreprises faisant partie du SBF 120, les 120 plus grandes entreprises de l'Hexagone, ont été scrutées dans leurs pratiques de recrutement, entre octobre 2018 et janvier 2019.
"S'il y a des pratiques discriminatoires, elles doivent être condamnées", a réagi le vice-président du Rassemblement national, Jordan Bardella, invité d'Elizabeth Martichoux dans la matinale de LCI du vendredi 7 février. "Maintenant, je trouve ça assez choquant de jeter sur la place publique ce type d'actions. S'il y a des actions discriminatoires, encore une fois, elles doivent être condamnées et poursuivies en justice. Mais on a l'impression que le gouvernement fait du ciblage. On n'arrive pas à créer de l'emploi, donc on cible les entreprises. On n'arrive pas à faire baisser le nombre de chômeurs donc on va cibler les chômeurs. Cette logique économique n'est pas la bonne. Elle participe encore une fois à cette guerre du tous contre tous qui est en train de se mettre en place dans le pays depuis plusieurs mois et qu'Emmanuel Macron alimente avec ces décisions."
Jeter en pâture les entreprises n'est pas une solution d'apaisement
Jordan BARDELLA, vice-président du RN
Dans ce rapport, il est notamment établi qu'un candidat à l'embauche avec un nom à consonance maghrébine a 25% moins de chances de décrocher un poste par rapport à un demandeur d'emploi avec un patronyme à consonance européen ayant les mêmes qualifications. "J'ai grandi en Seine-Saint-Denis. Avoir le code postal 93 sur le CV n'aide pas forcément à avoir un emploi", répond le député européen, qui rappelle que le CV anonyme "n'a jamais fonctionné". "On embauche quelqu'un sur des compétences. Je crois en la méritocratie républicaine. Vous pouvez parfaitement être issu de quartiers difficiles, sensibles et de banlieues fortement communautarisées et vous en sortir par le travail, l'effort et le mérite", défend Jordan Bardella.
Discrimination à l'embauche : vous dites non au "Name and shame" ? 🗣 @J_Bardella du @RNational_off : "Les pratiques discriminatoires doivent être combattues , mais par la loi" 📺 @EliMartichoux #LaMatinaleLCI pic.twitter.com/nQWaVogAl2 — LCI (@LCI) February 7, 2020
"Il y a des pratiques discriminatoires, c'est vrai, elles doivent être combattues, mais par la loi", conclut le vice-président du RN. "Je ne crois pas que jeter en pâture les entreprises qui le font est une bonne solution, une solution d'apaisement."
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