TERRORISME - Ce soir, comme tous les soirs, dans "24 heures en questions", vous avez la possibilité de poser toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités sur le thème du jour : les attentats qui ont frappé la Catalogne le 17 et 18 août. Ils vous répondent dès 18h10.
Treize ans après l'attentat de Madrid, le plus meurtrier de l'histoire en Europe avec 191 morts et 1858 blessés, l’Espagne est de nouveau frappée. Hier, sur les mythiques Ramblas, l’artère principale de Barcelone, une camionnette dévale l’allée, bondée, percutant toutes les personnes se trouvant sur son passage, faisant au moins treize morts et une centaine de blessés. Le mode opératoire de la voiture-bélier, demandant peu de moyens et d’entraînement aux terroristes est une fois de plus utilisé, après Nice, Berlin, Londres et Stockolm. La police catalane confirme rapidement la nature terroriste de l’acte, ce qui sera confirmé plus tard dans la soirée par un message diffusé par Aamaq, l’organe de propagande de l’organisation Etat Islamique. Quelques heures plus tard, peu après minuit, une voiture bélier fauche des piétons sur une promenade de bord de mer à Cambrils, à 120 kilomètres au sud de Barcelone. Une personne est tuée et six autres blessées. Le véhicule termine sa course dans un véhicule de police, et une fusillade suit, où les forces de l’ordre abattent cinq terroristes présumés. Aujourd’hui, en début d’après-midi, le chef de la police de Catalogne a affirmé que les auteurs des deux attentats étaient liés au sein d’une même cellule, dont on ignore l’étendue, et qu’ils préparaient vraisemblablement une attaque d’une plus grande ampleur. Quatre personnes, liées aux assaillants, ont de plus été arrêtées hier soir. Un des suspects, Driss Oukabir, un marocain vivant à Ripoli, dans le nord de la Catalogne, se serait présenté de lui-même hier à la police, prétextant qu’on lui aurait volé ses papiers et ne comprenant pas pourquoi son visage était affiché sur toutes les chaînes de télévision. En effet, ce serait le frère de Driss, Moussa, qui aurait commis l’attaque de Barcelone et qui aurait pris la fuite à bord d’un second fourgon. Le suspect est ainsi activement recherché par les polices espagnole et française, la frontière avec la France se trouvant à 160 kilomètres de Barcelone. La coordination entre les deux polices est considérée comme poussée, les deux pays ayant fait front commun dans le passé contre le groupe séparatiste basque ETA ou Al-Qaida. Alors que les polémiques sur la sécurisation des Ramblas commencent à naître, l’Espagne n’a pas vraiment pêché par angélisme face au terrorisme. Les services de renseignement espagnols n’ont pas chômé, 700 islamistes, répartis dans 40 cellules, ayant été arrêtés depuis l’attentat de Madrid de 2004. Un tiers d’entre venaient de la région barcelonaise, qui est identifiée par les spécialistes comme le premier foyer de djihadistes en Espagne. Pourquoi l’Etat Islamique a-t-il frappé Barcelone ? Cette ville porte plusieurs symboles qui ne plaisent pas à l’organisation terroriste. C’est une ville cosmopolite, où se brassent une multitude de nationalités, mais aussi une des villes les plus touristiques du monde – les victimes étaient d’ailleurs de 34 nationalités différentes. De plus, Barcelone est une ville profondément européenne, pleine de liberté et de convivialité. Enfin, l’Espagne en général est touchée à travers ces attaques, étant membre actif de la coalition anti-Daesh en Iraq et en Syrie. Enfin, l’Espagne s’étant construite en grande partie sur la Reconquista, mouvement de libération de la péninsule ibérique sous contrôle des musulmans pendant huit siècles, elle figure aujourd’hui pour les terroristes comme une terre de djihad. Alors, comment se prévenir des prochaines attaques ? Comment les pays européens peuvent-ils coopérer contre le terrorisme ? Quel impact ces attentats auront-ils sur l’Espagne, pays qui n’avait pas été touché depuis 2004 ?
Pour poser vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités, rendez-vous sur Facebook ou sur Twitter avec le #24henquestions.
Les invités :
Eric DELBECQUE
Expert en sécurité intérieure
Alain MARSAUD
Ancien magistrat antiterroriste
Céline BERTHON
Secrétaire générale du Syndicat Commissaires Police Nationale
Chems AKROUF
Expert en renseignement
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