Droit à l'IVG dans la Constitution : François Bayrou se demande si c'est "utile au pays"

Publié le 26 juin 2022 à 16h02

Source : JT 13h WE

Après le séisme venu des États-Unis, où la Cour suprême a révoqué le droit à l'avortement, la majorité présidentielle envisage d'inscrire celui-ci dans la Constitution.
Elle pourrait s'accorder avec la gauche sur ce sujet.
Allié d'Emmanuel Macron, François Bayrou s'est démarqué dimanche en se demandant si c'était "bien utile en ce moment".

L'onde de choc a rapidement gagné Paris. La remise en cause du droit à l'avortement aux États-Unis, que la Cour suprême vient de révoquer, alarme quant à la possibilité d'un tel revirement de ce côté de l'Atlantique. Dès ce samedi, la nouvelle cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé, a proposé d'inscrire ce droit dans la Constitution pour le protéger de toute atteinte, une initiative soutenue "avec force" par la Première ministre, Elisabeth Borne. 

Une prise de position qui pourrait trouver un soutien à gauche, le groupe LFI ayant lui-même annoncé, par la voix de Mathilde Panot, son intention de déposer une proposition de loi allant dans ce sens. 

Pour autant, au sein même de la majorité, une voix est discordante. François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, s'est en effet demandé si une telle démarche serait "utile au pays".

"Aucun courant ne remet en cause la loi Veil"

Interrogé sur BFMTV, le président du Modem ne voit pas d'urgence à entreprendre le processus parlementaire qui serait nécessaire à une telle sanctuarisation du droit à l'avortement. "Est-ce qu'il est bon, est-ce qu'il est utile de faire ça ?", s'est-il interrogé, "alors même que, à ma connaissance, aucun courant politique ne remet en cause la loi Veil", qui autorise l'IVG en France depuis 1975. 

François Bayrou s'est agacé des "réactions effervescentes dans la vie politique française" provoquées par la décision de la Cour suprême américaine. Surtout, il s'est demandé si "c'est utile au pays, en ce moment, d'aller organiser un référendum sur cette question". Une révision constitutionnelle nécessite en effet l'adoption du même texte par Assemblée et Sénat, qui doit être approuvé par référendum. La consultation populaire peut toutefois être court-circuitée, si la révision a été initiée par l'exécutif, ou reprise par lui, et que le texte est soumis au Parlement réuni en Congrès, qui doit le voter à une majorité des 3/5e. 

La très conservatrice Cour suprême a enterré le 24 juin un arrêt qui, depuis 1973, garantissait aux Américaines le droit à avorter, mais qui n'avait jamais été accepté par la droite conservatrice et religieuse. Dans la foulée, plusieurs États américains ont déjà annoncé interdire les interruptions volontaires de grossesse sur leur territoire. 


La rédaction de TF1info

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