DSK donne une petite leçon de politique à Macron lors de l’hommage à Nicole Bricq

Publié le 5 octobre 2017 à 15h01
DSK donne une petite leçon de politique à Macron lors de l’hommage à Nicole Bricq

Source : FRANCOIS LO PRESTI / AFP

FIN DE CYCLE - La famille socialiste s’est réunie mardi soir pour un ultime hommage à l’ancienne ministre Nicole Bricq. François Hollande et Emmanuel Macron ont prononcé quelques mots pour saluer le parcours de cette femme politique disparue en août dernier. Mais ce sont surtout ceux de Dominique Strauss-Kahn, également présent, qui ont retenu l’attention.

Mardi soir, une cérémonie privée en hommage à l’ancienne ministre Nicole Bricq, décédée le 6 août dernier à l’âge de 70 ans, était organisée dans l’amphithéâtre du Conseil économique, social et environnemental. Une occasion rare de voir réunis la plupart des visages qui ont compté au sein du Parti socialiste au cours des dernières décennies, à l’exception de Lionel Jospin et de Manuel Valls qui n’avaient pas pu répondre présent à l’invitation. Mais, de François Hollande à Pierre Moscovici en passant par Michel Sapin, c’est toute une génération d’éléphants qui s’était donné rendez-vous pour saluer la mémoire de la disparue.

Même Dominique Strauss-Kahn était là, rapporte l’Opinion, arborant un look de "vieux beau qui se laisse un peu aller", selon l'expression du journal. L’ex-patron du FMI, que Nicole Bricq a longtemps soutenu, a même été autorisé à faire un discours. Comme François Hollande et Emmanuel Macron, lui aussi présent. 

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Le socialiste, qui s’est retiré de la vie politique après l’affaire du Sofitel, n’a pas manqué d’offrir une petite leçon de politique à l’actuel locataire de l’Élysée ainsi qu’à son prédécesseur. Les saluant d’un très sobre "Monsieur, le président de la République, Monsieur le président" sans même les regarder, DSK a dressé en creux le portrait d’une gauche qui n’est jamais vraiment parvenue à faire sa mue idéologique. 

"Les valeurs de gauche et les valeurs de droite ne sont pas les mêmes"

"Du Ceres à En Marche, la vie politique de Nicole Bricq nous raconte l’histoire d’une génération", lance-t-il pour commencer. "Nous voulions du renouveau", poursuit Dominique Strauss-Kahn, en ironisant ainsi sur l'intemporelle volonté de moderniser la vie politique, credo de l'actuelle majorité. Mais en parlant de Nicole Bricq, il parle surtout de lui et de son rendez-vous manqué avec l’Histoire… "Je l’avais convaincue de mon idée de socialisme de la production pour remplacer le vieux socialisme de la redistribution. Et quand on voit aujourd’hui les méfaits, l’explosion des inégalités créées par la financiarisation de la mondialisation, on voit que la cible n’était pas si mal choisie", poursuit l’ancien ministre de l'Economie.

Mais sa charge la plus directe fut certainement celle sur la prétendue fin du clivage droite-gauche, chère à Emmanuel Macron. "Quand on est sûr de ce que l’on pense, on peut faire des compromis avec des adversaires d’hier et peut-être de demain", explique DSK. Pour lui, Nicole Bricq "savait que les valeurs de gauche et les valeurs de droite ne sont pas les mêmes. Que les deux sont nécessaires à l’équilibre de la société, mais que leur opposition dialectique vivra tant que vivra la démocratie". Et d’insister : "Les mêler, ce n’est pas les confondre. Les faire avancer ensemble, c’est savoir garder leur équilibre".

Un discours "lumineux"

Certains socialistes présents, dont une partie avait plébiscité sa candidature à la présidentielle en 2012 avant de déchanter à la suite de son arrestation en mai 2011, ont visiblement été séduits par ce discours jugé "lumineux" par l’un des participants. L’impression d’assister à l’épilogue d’une aventure politique n’a quant à elle échappé à personne.  "C’était saisissant, comme le point d’orgue à la fin d’un cycle", commente un autre socialiste. Non sans regret pour certain(s).


La rédaction de TF1info

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