Ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement en vue du 11 mai

Publié le 7 mai 2020 à 17h44, mis à jour le 7 mai 2020 à 19h30

Source : Sujet TF1 Info

DECONFINEMENT - Le gouvernement a dévoilé ce jeudi 7 mai les derniers détails du plan de déconfinement qui entrera en vigueur le 11 mai. Il a notamment apporté des précisions sur la réouverture des écoles, les déplacements au-delà de 100 km ou encore l'ouverture des plages.

A J-4 du déconfinement, le gouvernement a levé le doute sur un certain nombre de questions que se posaient encore les Français. Entouré de six de ses ministres, Edouard Philippe a confirmé que la France pourrait entamer "la levée progressive" de son déconfinement ce lundi 11 mai. "Nous sommes en mesure de confirmer le déconfinement sur l’ensemble du territoire métropolitain", a indiqué le chef du gouvernement. 

Avant de contrebalancer cette "bonne nouvelle" par une "mauvaise" : "certains départements ont des résultats moins bons qu’espérés". C'est notamment le cas de Mayotte (dont le déconfinement ne débutera que le 18 mai) et de l'Ile-de-France.

Carte définitive des départements vert et rouge

Dans la carte définitive présentée ce jeudi par le ministre de la Santé Olivier Véran, faisant la synthèse des trois indicateurs retenus, les départements du nord-est de la France restent en rouge (des Hauts-de-France à l'Ile-de-France jusqu'à la Bourgogne-Franche-Comté et l'Alsace). 

Cela aura des conséquences directes lundi prochain, les départements rouge n'étant pas autorisés à procéder à un déconfinement aussi souple que dans les départements vert. Ainsi, dans les départements rouge, les collèges ne rouvriront pas, tout comme les parcs et jardins. Les "personnes vulnérables" ne s'y verront pas imposer de confinement, mais Edouard Philippe les appelle à la plus grande prudence.

Si les départements vert "se maintiennent les trois prochaines semaines, nous pourrons envisager l'ouverture des cafés, des restaurants", a précisé Edouard Philippe.

Déplacements

A partir du 11 mai "il sera possible de sortir librement dans la rue sans attestation", a indiqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Une limite de 100 km "à vol d'oiseau" autour du lieu de résidence est toutefois imposée. "Pour permettre le contrôle de la règle des 100 km", "une nouvelle attestation sera publiée" pour aller au-delà de cette limite. Des contrôles seront effectués dans les gares, sur les grands axes routiers, dans les zones touristiques.

Il a cité en exemple un contrôle de voiture : "Soit c'est un trajet de plus de 100 km hors de son département de résidence et vous devrez fournir cette attestation remplie, soit c'est un trajet de moins de 100 km et un simple justificatif de domicile sera suffisant - l'attestation d'assurance, une facture, un chéquier". Les contrevenants s'exposent à une amende de 135 euros.

Le ministre a également précisé qu'il sera "possible de parcourir plus de 100 km" si l'on reste au sein de son département.

Les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l'espace européen (Union européenne, Shengen, Royaume-Uni) seront "prolongées jusqu'au 15 juin au moins" et les frontières avec les pays non-européens "resteront fermées jusqu'à nouvel ordre", a également annoncé le ministre de l'Intérieur. Avec les pays européens, la libre circulation des travailleurs frontaliers sera préservée, a-t-il ajouté. 

Des tests partout

Ils sont la clé du déconfinement car ils doivent permettre de dépister et d'isoler tous les malades. Sur ce critère, toute la France est en vert sur la carte de synthèse dévoilée ce 7 mai. Cet indicateur signifie que le "taux de couverture des besoins en tests estimés au 11 mai" est supérieur à 100%, a indiqué le ministre de la Santé. "La capacité de dépistage est dès aujourd'hui au niveau des besoins estimés", qui sont de 700.000 tests par semaine, a-t-il résumé, en ajoutant que "les territoires seront dans leur totalité en capacité de tester largement". 

Toutefois, les Français qui se seraient vu prescrire un test PCR et qui rencontreraient des difficultés de toute nature dans la réalisation de ce test, sont invités à contacter le numéro vert 0800 130 000, "afin de nous permettre de résoudre sans délai les problèmes éventuels", a ajouté le ministre de la Santé.

Isolement et cas contacts

Le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé la procédure qui s'appliquera aux personnes présentant des symptômes et malades, ainsi qu'aux cas contacts. Les personnes contaminées auront le choix de s'isoler chez elle ou dans un lieu autre que leur domicile, comme un hôtel réquisitionné pour cela. Il a indiqué que les malades pourraient se rendre à la pharmacie "sans ordonnance" pour obtenir un masque qui serait "pris en charge à 100% par l'Assurance maladie". 

Les cas contacts seront "contactés par l’Assurance maladie ou quelqu'un qui travaille à l’Agence régionale de santé. "Si le risque est avéré, par exemple si vous avez partagé un déjeuner avec le malade sans respect de la distanciation, vous serez invité à rester chez vous à l’isolement". "Si vous ne pouvez pas télétravailler, un arrêt de travail vous sera adressé", a ajouté le ministre de la Santé. Sept jours après le dernier contact avec la personne malade, les cas contact seront testés par test PCR. S'il est négatif, l'isolement pourra être allégé, mais il devra durer encore sept jours supplémentaires.

Réouverture des écoles

La réouverture des établissements scolaires cristallisait la plupart des interrogations des Français, qu'ils soient parents d'élèves, enseignants ou élus locaux. Les écoles maternelles et élémentaires rouvriront progressivement à partir du 11 mai. Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a évoqué la date du 11 mai comme une "pré-rentrée" pour les enseignants. "Entre 87 et 90% des communes ont préparé la rentrée pour la semaine prochaine", a-t-il indiqué. Un million d'élèves seront de retour en classe, ainsi que 130.000 enseignants.

A partir du 18 mai, ce sera au tour des classes de 6e et 5e, dans les départements vert, où la situation sanitaire le permet. Dans les départements rouge, ils ne rouvriront pas. Concernant les lycées, les discussions auront fin mai, pour une réouverture éventuelle le 2 juin.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud a indiqué que les centres de formations des apprentis pourraient rouvrir le lundi 11 mai.

Transports en commun

L’offre de transport de proximité devra atteindre le minimum de 50% de ses capacités habituelles le 11 mai. L'objectif est d'atteindre une offre normale d’ici début juin. En Ile-de-France, la RATP portera son offre à 75% lundi prochain. "Afin d’assurer la meilleure protection possible, la fréquentation devra être limitée à 15%", a indiqué la ministre chargée des Transports Elisabeth Borne. Aussi, le télétravail devra rester la règle.

La présidente de l'Ile-de-France ayant fait la demande de réserver l'accès aux transports aux heures de pointe aux travailleurs, sur le réseau de la RATP l'accès aux heures de pointe sera réservé aux personnes munies d’une attestation de leur employeur ou un motif impérieux (accompagnement d’un enfant, rendre-vous médical, convocation de justice). Il sera possible de réguler les entrées, voire fermer certaines gares et stations en cas de sur-fréquentation. 

Elisabeth Borne a également annoncé que "les déplacements inter-régionaux continueront d’être très fortement limités. L’offre sera volontairement réduite". Les TGV et Intercités atteindront 40% de leur offre habituelle fin mai. Dans les TGV les réservations seront obligatoires, et le port du masque grand public obligatoire pour tous les passagers de 11 ans et plus. L’Etat distribuera des masques les premiers jours du déconfinement. En cas de non-respect de ces règles, il en coûtera 135 euros d'amende.

Accès aux plages, aux parcs et jardins

Dans les départements vert, les parcs et jardins pourront rouvrir, ils resteront fermés dans les départements rouge.  En revanche, l'accès aux plages et aux lacs pourra être de nouveaux autorisé au cas par cas, sur autorisation du préfet, a indiqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

Ouverture des musées

Pourront rouvrir le 11 mai les médiathèques, bibliothèques, petits musées et monuments locaux. Les listes des établissements autorisés à rouvrir leurs portes seront établies par chaque département. Les cinémas, salles de sport, piscines, grands musées et monuments nationaux, salles de concert et de théâtre, opéras, salles polyvalentes et salles des fêtes resteront fermées.

Seules les activités sportives de plein air, individuelle et sans contact, seront autorisées.

Religion

Les lieux de culte pourront rouvrir, sans organiser de cérémonie regroupant des fidèles, à l'exception de funérailles (20 personnes maximum). "Comme annoncé par le Premier ministre au Sénat ce lundi, nous allons travailler avec l'ensemble des responsables cultuels aux conditions d'une reprise des cérémonies religieuses d'ici la fin du mois", a indiqué Christophe Castaner. Edouard Philippe avait annoncé en début de semaine que le gouvernement était "prêt à étudier" cette reprise des offices en présence du public, le 29 mai au lieu de la date du 2 juin précédemment établie. 

Ouverture des commerces

Tous les commerces pourront rouvrir le 11 mai prochain, à l'exception des cafés, bars et restaurants. Le gouvernement recommande le port du masque dans les magasins, et autorise les commerçants à l'imposer à leurs clients s'ils le souhaitent.

Les centres commerciaux de plus de 40.000 m2 pourront rouvrir sur demande des préfets, sauf en Ile-de-France, a indiqué le ministre de l'Economie.

Bruno Le Maire a également annoncé que le fonds de solidarité pour les commerces serait maintenu jusqu'à la fin du mois de mai, et que les charges patronales des mois de mars, avril et mai seraient supprimées. Une mesure concernant les sociétés de moins de 10 salariés travaillant dans les secteurs contraints à une fermeture administrative.

Pour conclure cette présentation, le Premier ministre Edouard Philippe a appelé les Français à la "discipline" et la "responsabilité", "le 11 mai mais aussi tous les jours suivants car c’est dans la durée que nous parviendront à maîtriser le virus". "Le déconfinement progressif ne doit pas être la marque du relâchement de notre vigilance", a-t-il ajouté, précisant que tout au long du mois de mai ce plan continuera d'être "adapté", selon les "retours du terrain". 


Justine FAURE

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