Sobriété : rouler à 110 km/h sur autoroute, qu'est-ce que ça change ?

Publié le 7 octobre 2022 à 9h36

Source : JT 13h Semaine

Le gouvernement a présenté un plan de sobriété énergétique ce jeudi 6 octobre, dans le but de réduire la consommation d’énergie globale du pays.
Une mesure en particulier illustre les limites de l’ambition du gouvernement : l’abaissement de 130 à 110 km/h de la vitesse sur les autoroutes.
Déjà formulée il y a deux ans à l'issue de la Convention citoyenne pour le climat, elle avait été écartée par le gouvernement.

Faut-il abaisser la limitation de vitesse à 110 km/h sur l’autoroute ? Baisser la vitesse de 20km/h sur les grands axes permettraient aux automobilistes de réaliser une économie de 125 euros par an, selon une note du cabinet Asterès publiée mardi 6 septembre. Bien pour le porte-monnaie des Français à l’heure où le coût de la vie ne cesse d’augmenter et où tout le monde est appelé à faire des économies d’énergie. Cela permettrait également de réduire la pollution. 

Cette mesure de l’abaissement de 130 à 110 km/h de la vitesse sur les autoroutes figure désormais dans le plan de sobriété énergétique ce jeudi 6 octobre pour réduire la consommation d’énergie globale du pays. Une limitation qui concerne uniquement les agents publics et elle n’est pas obligatoire : "C'est une recommandation que je fais aux Français", déclare ce vendredi 7 octobre sur LCI Clément Beaune, ministre délégué aux Transports.

Cette proposition formulée par le climatologue Jean Jouzel n’est pas nouvelle. Elle faisait notamment partie des 150 propositions émises par la Convention citoyenne pour le climat en juin 2020. Le climatologue appelait alors à l’appliquer, en vain puisque la mesure n’avait pas été retenue par l’exécutif. Pourtant, à l’époque, la ministre de la Transition écologique, une certaine Elisabeth Borne, s’y était déclarée favorable "à titre personnel", tout comme Agnès Pannier-Runacher, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et actuellement ministre de la Transition énergétique.

Le gouvernement ne l’avait pas retenue pour ne pas revivre la levée de bouclier survenue après l’abaissement de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes départementales. Il n’est pas certain qu’il veuille prendre le risque de se mettre à dos une partie de la population sur un tel sujet, qui divise les Français. L'exécutif a donc choisi d'ignorer cet appel et ne s'est pas exprimé à ce sujet. 

De nombreux détracteurs

Si selon une étude Ifop pour Agir pour l’Environnement publiée en juillet 2022, 63% des sondés seraient prêts à réduire leur vitesse de 20km/h sur autoroute pour faire des économies de carburant, cette proposition a de nombreux détracteurs. Il y a quelques jours sur RTL, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin déclarait : "Faisons attention à ce que les mesures ne soient pas excessivement liberticides." "Est-ce qu’on est dans un plan d'économies d’énergie ou dans un plan de sécurité routière ? Si on est dans la sécurité routière, je crois que cette décision n’a pas d’urgence. Si la question c’est celle de l’énergie, ce que j’attends c’est un plan d’économies global."

Quant à l’association 40 millions d’automobilistes, elle a publié le 5 septembre une pétition pour dire non aux 110km/h sur autoroute. Parmi ses arguments ? La vitesse moyenne sur les grands axes est déjà de 118km/h, et cela ferait perdre du temps aux Français et de l’argent à l’État si la fréquentation des autoroutes devait baisser.  


Justine FAURE

Tout
TF1 Info