PORTRAIT - Les écologistes se sont accordés samedi 30 novembre sur le nouveau chef de file, qui aura la charge de porter la parole d'EELV, notamment lors des prochaines municipales. Julien Bayou, activiste de longue date, assurera la fonction de secrétaire national, aux côtés d'une quinzaine de membres qui formeront l'équipe dirigeante.
Gérer le succès des écologistes aux Européennes et préparer l'avenir : à 39 ans, Julien Bayou va prendre la succession de David Cormand, élu député européen, à la tête d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), dont il devient le secrétaire national, avec la lourde tâche de définir la stratégie de ce parti arrivé en tête des forces de gauche en mai 2019.
Les écologistes, au terme de longues négociations, se sont mis d'accord, samedi 30 novembre, à Saint-Denis, sur le nom du nouveau patron, dont la motion est arrivée en tête le 16 novembre, devant celles de l'ancienne députée Eva Sas, d'Alain Coulombel et de Philippe Stanisière. Julien Bayou se répartira les postes avec 14 autres personnalités. Si sa ligne était représentée par Eva Sas, l'eurodéputé Yannick Jadot, figure des dernières élections européennes, était resté à distance de ce processus de désignation.
Le nouvel homme fort d'EELV avait récemment échoué à se porter candidat à la mairie de Paris en tandem avec Antoinette Guhl, une élue locale, les militants écologistes lui ayant préféré le conseiller de Paris David Belliard pour les prochaines municipales.
Double casquette d'élu et d'activiste
Julien Bayou est loin d'être un nouveau venu au sein d'EELV. Il a déjà passé près d'une décennie à siéger au sein du conseil régional d'Ile-de-France, et six ans au porte-parolat du mouvement fondé en 2010. Incarnant à plusieurs titres son aile gauche - l'ancien secrétaire d'Etat Jean-Vincent Placé l'avait même accusé de contribuer à la "dérive gauchiste" du mouvement -, il y avait adhéré à sa fondation après avoir accompagné Eva Joly, candidate aux élections européennes de 2009.
Pour autant, Julien Bayou s'est surtout illustré depuis le début de sa vie militante par son profil d'activiste, plus que par son goût pour la politique, quand bien même il comptait dans sa famille un grand-père député-maire SFIO pendant un demi-siècle, une grand-mère édile de Saint-Chinian (Hérault) et des parents issus du maoïsme.
"Chez les écolos, élu et militant, c'est un pléonasme", nous avait-il indiqué lors d'un échange récent. De fait, le nom de Julien Bayou reste avant tout associé à Jeudi Noir, ce collectif qu'il a cofondé en 2005 sur fond de crise du logement, en même temps qu'un autre collectif, Génération Précaire, qui défendait la cause des jeunes stagiaires. Actions non violentes fortement médiatisées, "agit prop", occupations d'immeubles vacants ont marqué ses premières années de militantisme, et l'ont suivi tout au long de son parcours, de "La France qui se lève tôt" (faisant écho aux promesses de Nicolas Sarkozy) à "Sauvons les riches" en passant par la création du syndicat Asso (Action des salariés du secteur associatif) en 2010, la participation à une "flottille" contre le blocus de Gaza (2011), la création du site "Aider les réfugiés" (2015) ou encore la participation à Nuit Debout (2016).
"Le droit est une arme"
L'autre volet de cet activisme est juridique. Julien Bayou, diplômé de Science Po et titulaire d'un DEA d'économie internationale, s'était notamment illustré en se portant partie civile contre Jacques Chirac dans le procès des emplois fictifs de la mairie de Paris (2011), avant d'apporter son soutien à l'ex-trader Jérôme Kerviel contre la Société générale (2013), dénonçant le remboursement de 1,7 milliard d'euros de l'Etat à cette banque.
Il avait également contribué en juillet 2015 à des recours en faveur de l'encadrement des loyers à Paris, saisi la justice la même année pour obtenir la liste des entreprises sanctionnées pour non-respect de l'égalité entre les femmes et les hommes, puis cofondé en 2018 "Notre affaire à tous", première action d'envergure contre l'Etat pour dénoncer son inaction en matière de lutte contre le réchauffement climatique. "Le droit est une arme", nous avait-il résumé mi-2019, alors qu'il décidait de reprendre ses études afin de devenir avocat.
Depuis 2017, Julien Bayou a également participé, avec l'association "Mon revenu de base", à une expérimentation du revenu universel à hauteur de 1000 euros par mois pour des bénéficiaires tirés au sort, s'inspirant du modèle mis en oeuvre par le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême.
Si la désignation de Julien Bayou cadre mal, aux yeux de certains militants écologistes, avec l'ambition de devenir le premier parti de gauche, son profil est, au contraire, un avantage aux yeux de son prédécesseur. "L'ADN de l'écologie politique est précisément l'activisme, de Cohn-Bendit à Jadot", a indiqué David Cormand à l'AFP. "Julien est un activiste sérieux, qui a de solides capacités d'organisation". Des compétences qu'il devrait rapidement mettre à profit, EELV restant un mouvement qui fédère des sensibilités très diverses.
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