Egalités parfaites, duels familiaux et urne brisée : les insolites des municipales 2020

par Maxence GEVIN
Publié le 29 juin 2020 à 14h16
Une femme vote à Marseille lors des élections municipales 2020

Une femme vote à Marseille lors des élections municipales 2020

Source : Christophe SIMON / AFP

CURIOSITÉS - Un scrutin réserve toujours son lot de surprises, de faits marquants. Le second tour des municipales organisé ce dimanche 28 juin dans un contexte social et sanitaire particulier n'a pas fait pas exception.

Le second tour des élections municipales 2020 a été marqué par un taux d'abstention historique (environ 60%). Dans un contexte politique pesant, les écologistes ont tiré leur épingle du jeu en raflant la mairie de plusieurs grandes villes françaises (Lyon, Strasbourg, Grenoble...). Au-delà de ces grands enseignements, plusieurs événements marquants ou insolites sont survenus lors de ce scrutin. Tour d'horizon.

Le fils bat son père à Haumont

Coup de tonnerre dans cette commune du Nord de 15.000 habitants. Stéphane Wilmotte a réussi son pari et battu son père, Joël. En place depuis 1989, l'élu LR s'est incliné à l'issue d'un scrutin des plus serrés (52,96% contre  47,07%) durant lequel il n'a été devancé que de 220 voix. Le nouvel édile a réussi à rassembler davantage, notamment grâce à une alliance avec la France Insoumise. Entre 2015 et 2016, Joël Wilmotte avait déjà cédé provisoirement son siège de maire d'Haumont à son fils après avoir été frappé d'une peine inéligibilité. 

Duel de beaux-frères à Epinal

Autre confrontation familiale dans les Vosges. Patrick Nardin a été élu maire d'Epinal avec 48,14 % des suffrages, devant Benoît Jourdain... son beau-frère par alliance. Il succède à  Michel Heinrich, en place depuis 1997. Pourtant tout deux encartés chez LR, ils se sont livrés une campagne sans merci. 

Des égalités parfaites dans le Rhône

C'est suffisamment rare pour être signalé. Le scrutin du deuxième tour de ces municipales 2020 n'a pas donné de vainqueur à Chassieu (Rhône). Le maire sortant, Jean-Jacques Sellès (DvD), et son opposante Sylvaine Coponat (LR) ont chacun récolté 1 285 voix, soit 42,09% des inscrits. Grâce au privilège de l’âge, règle du Code électoral selon laquelle en cas d'égalité la liste avec la moyenne d'âge la plus élevée l'emporte, le premier va finalement pouvoir effectuer un nouveau mandat. Même scénario à Val d'Oingt, dans le même département, où  Pascal Terrier a été élu maire après avoir été gratifié du même nombre de votes que son rival Alain Van der Ham (674 voix, 44,6 %).

Pas de cinquième mandat pour le maire nonagénaire

A Pamiers, dans l'Ariège, André Trigano, 94 ans et maire depuis 1995, briguait un cinquième mandat après avoir été maire d'un village du département (Mazères) entre 1971 et 1995. Il a été battu.

Fin de 128 ans de socialisme à Carmaux

15 mai 1892. Jean-Baptiste Calvignac devient le premier maire socialiste de Carmaux (Tarn). Depuis cette date, la commune était devenue une véritable forteresse de la gauche française. Jean-Louis Bousquet (Convergences citoyennes), élu avec 49,04% des suffrages, a brisé ces 128 années d'hégémonie. Il s'est nettement imposé devant l'édile sortant Alain Espié (34,09 %) et  Jean-Marc Fouillade (12,29 %). Dans cette commune aussi, une nouvelle ère commence. 

Une urne cassée à Thorigny-sur-Oreuse

Fait rare, une urne a subi les foudres d'un électeur à  Thorigny-sur-Oreuse (Yonne). Un homme l'a brisée pour manifester sa colère face à l'obligation du port du masque. Ce retraité âgé d'environ 80 ans a rapidement été placé en garde à vue. 


Maxence GEVIN

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