Election à la présidence : comment l'UMP tente d'en finir avec la fraude

Publié le 16 octobre 2014 à 13h31
Election à la présidence : comment l'UMP tente d'en finir avec la fraude

POLITIQUE - Traumatisé par les derniers scrutins qui ont donné un piètre spectacle de la démocratie à l'UMP, le parti cherche à sécuriser l'élection à la présidence du 29 novembre prochain, en collaboration avec les équipes des candidats.

Le souvenir des récents fiascos est dans toutes les têtes. Alors que s'est ouverte mercredi la campagne officielle pour l'élection à la présidence de l'UMP du 29 novembre, personne n'a oublié les soupçons de fraudes et autres couacs qui ont entouré les deux derniers scrutins du parti. Fin 2012, le match Copé-Fillon s'était soldé par un imbroglio de plusieurs mois, les deux camps s'accusant mutuellement de triche. Au printemps 2013, des failles dans le système utilisé pour la primaire de l'UMP à Paris, révélées par metronews, ouvraient la porte à des votes multiples.

Depuis, le système est censé avoir été assaini. Une Haute autorité de l'union (HAU) mise en place en janvier au sein du parti, organisera le scrutin du 29 novembre. "Nous prenons toutes les solutions à notre disposition pour que ce scrutin se passe dans les meilleurs conditions", a assuré mercredi sa présidente, la juriste Anne Levade. A 45 jours de l'affrontement Mariton-Sarkozy-Le Maire, les entourages des candidats affichent leur sérénité mais aussi leur détermination. "Nous n'avons aucune intention de nous faire voler l’élection et personne n'a intérêt à redonner le spectacle de novembre 2012", avertit un responsable de la campagne de Bruno Le Maire auprès de metronews, tout en soulignant que "les premières mesures mises en place par la HAU permettent déjà d'éviter un certain nombre d'écueils".

"N’habite pas à l'adresse indiquée"

Ainsi, côté intendance, exit Docapost, la filiale de La Poste qui avait organisé l'élection de 2013 à Paris. Cette année, la HAU a confié la délicate tâche à la société Parangon (ça ne s'invente pas). Quant aux votes par procuration, qui avaient alimenté les soupçons de fraude en 2012, ils ont été proscrits. Dernier problème qui aurait pu permettre des triches : les courriers aux adhérents. Chacun (à condition d'avoir sa cotisation à jour) doit en effet recevoir dans sa boîte aux lettres les codes nécessaires pour aller voter sur Internet. Or, certains auront déménagé, et leurs courriers sont alors censés revenir à l'expéditeur avec la mention : "N’habite pas à l'adresse indiquée" (NPAI). Pour éviter qu'au 238 rue de Vaugirard, le siège de l'UMP, des petits malins ne récupèrent les codes pour frauder, une procédure a été actée : les "NPAI" seront directement renvoyés chez un huissier, qui sera chargé de les détruire.

EN SAVOIR + >> Mode d'emploi du scrutin

Enfin, pour achever de rassurer les candidats, leurs équipes seront associées tout au long du processus. Première réunion dès mercredi soir avec la Haute autorité. "Celle-ci a également proposé que chacun lui envoie un interlocuteur pour évaluer le processus informatique, explique le candidat Hervé Mariton à metronews. Autour de moi, je ne manque pas de compétences dans ce domaine donc je vais utiliser cette possibilité de contrôle qu'on me propose." D'ores et déjà, le député de la Drôme s'est permis quelques remarques pour s'assurer de l'équité du scrutin : "Par exemple, dans les permanences où les adhérents qui n'ont pas d'ordinateur pourront venir voter par informatique, j'ai demandé à ce que la neutralité soit respectée, en retirant les nombreuses affiches qui s'y trouvent." Celles d'un ancien Président, notamment...


La rédaction de TF1info

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