La France insoumise et les écologistes ont conclu un accord en vue des élections législatives des 12 et 19 juin.Programme, nom, circonscriptions : que contient-il ?
De l'aveux des deux formations politiques, l'accord est historique. Ce dimanche 1er mai, La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts se sont entendus pour s'allier en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Alors que les discussions se poursuivent pour parvenir au même résultat avec le Parti communiste et le Parti socialiste, que contient l'accord conclut avec la formation de Yannick Jadot ?
Tout d'abord, le texte précise que le but est de faire élire le plus grand nombre de députés possibles face à Emmanuel Macron et de lui imposer une cohabitation dont "le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon". Exit également le nom d'Union populaire pour le label commun, trop connoté LFI, place à la "Nouvelle union populaire écologique et sociale". Si l'accord ne fait pas mention du nombre de circonscriptions attribuées aux élus écologistes, l'AFP indique que des sources proches des négociations ont évoqué le nombre de 100. L'espoir d'EELV est de pouvoir constituer un groupe (il faut pour cela au moins 15 députés, ndlr), qui n'existe pas aujourd'hui.
Sur le programme, les deux formations s'entendent pour défendre la hausse du Smic à 1400 euros, le retour de la retraite à 60 ans pour toutes et tous (Yannick Jadot défendait le maintien à 62 ans pendant la campagne présidentielle), pour la garantie d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix sur les produits de première nécessité ou encore l'instauration d'une VIe République. Pour répondre à l'urgence climatique, ils défendent "la mise en place d’une véritable planification écologique par l’application d’une règle verte (ou d’une règle d’or climatique)".
Des concessions sur l'Europe
Des compromis ont été trouvés autour du rapport à l'Europe, EELV étant un parti pro-européen quand LFI est plus critique sur les institutions et les traités qui unissent les 27 et partisan de la "désobéissance". Ici le terme a été conservé, pour indiquer que "pour être en capacité d’appliquer notre programme et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Françaises et les Français, il nous faudra dépasser ces blocages et être prêts à désobéir à certaines règles européennes (en particulier économiques et budgétaires comme le pacte de stabilité et de croissance, le droit de la concurrence, les orientations productivistes et néolibérales de la Politique Agricole Commune etc.)". En revanche, "pays fondateur de l’Union européenne, la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique", précise l'accord.
EELV et LFI espèrent que les autres forces de gauche les rejoindront rapidement dans cet accord historique pour lancer leur campagne commune le 7 mai prochain.