Élection présidentielle 2022

Investiture LR : "Il va y avoir des divisions profondes", prévient Jean-Pierre Raffarin

Y.R
Publié le 4 novembre 2021 à 10h00, mis à jour le 8 novembre 2021 à 10h05
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Source : L'Invité Politique

INTERVIEW - Invité d'Elizabeth Martichoux sur LCI, ce jeudi 4 novembre, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, critique le choix d'une primaire fermée des LR pour désigner leur candidat. Il affirme qu'il faut "quelqu'un qui représente les Français, pas quelqu'un qui représente un parti."

"Le calendrier des LR n'a pas été le bon." Le 4 décembre, le parti Les Républicains va tenir un Congrès pour investir le candidat à l'élection présidentielle de 2022, à l'issue d'un vote des adhérents. Ils devront faire leur choix entre la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, l'ex-négociateur du Brexit Michel Barnier, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti et le maire de La Garenne-Colombes Philippe Juvin. Invité d'Elizabeth Martichoux sur LCI, jeudi 4 novembre, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin émet des réserves quant à ce mode de désignation.

"Il va y avoir des divisions assez profondes chez LR. Les batailles de primaires laissent des traces, c'est assez destructeur", juge le président de la Fondation pour la Prospective et l'Innovation, auteur de Choisir un chef aux éditions Michel Lafon. Critique envers le calendrier politique de son ancienne famille politique, qui déserte de fait le débat public en s'attardant sur les questions d'investiture, il estime "qu'on devrait être dans le dossier des programmes et pas dans le dossier des candidats."

LR est devenu un parti très anti-Macron

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et sénateur de la Vienne

Pour l'ancien locataire de Matignon, Les Républicains font fausse route, en ouvrant seulement le vote aux militants plutôt que de chercher à rassembler les Français autour d'une candidature. "Il faut quelqu'un qui représente les Français, pas quelqu'un qui représente un parti", explique-t-il. "Par définition, l'espace politique de LR est plus restreint que celui de la France. Il faut quelqu'un qui puisse parler à l'ensemble des Français. La vision qu'avait le général De Gaulle de nos institutions, c'était une vision où le contact était direct entre une personnalité et le peuple. Cette personnalité incarnait le pays et pas une fraction du pays."

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Malgré ce contretemps, Jean-Pierre Raffarin "(voit) une victoire possible" avec "le front anti-sortant, le dégagisme", qui avait "favorisé beaucoup l'élection de (François) Hollande" en 2012 face à Nicolas Sarkozy. "Quelqu'un comme Xavier Bertrand a un profil qui rassemble bien les mécontents de Macron. LR est devenu un parti très anti-Macron. Ceux qui ont de la sympathie pour Macron ou qui le regardent avec intérêt sont plutôt partis de LR. La victoire n'est pas impossible parce qu'il y a un moment où on peut fédérer les anti-Macron. La victoire n'est pas inaccessible", affirme l'ancien sénateur de la Vienne (2005-2017).

Pour lui, "on est dans une situation où Emmanuel Macron est plutôt favori" pour remporter l'élection présidentielle, prévue dans moins de six mois. En revanche, "il a besoin de soutiens supplémentaires pour les législatives, d'où l'intérêt du projet d'Edouard Philippe. Il peut peut-être aider le Président à gagner les législatives", ajoute Jean-Pierre Raffarin, qui prolonge tout de même le débat avec deux questions ouvertes. "Est-ce que le leadership d'Emmanuel Macron sera suffisant par rapport à une organisation (chez LaREM) qui ne l'est pas ? Est-ce que LR pourra fédérer tous ceux qui veulent le changement ?"  


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