Jean-Luc Mélenchon est en hausse jour après jour, selon notre sondage Ifop-Fiducial.Le candidat de l'Union populaire demeure en troisième position des intentions de vote.Sa dynamique peut-elle le porter au second tour ?
Ces dernières semaines encore, il qualifiait sa route vers le second tour de "trou de souris". Depuis la mi-mars, Jean-Luc Mélenchon y croit de plus en plus. Le candidat de l'Union populaire, qui se présente pour la troisième fois à l'élection présidentielle après ses quatrièmes places en 2012 et 2017, concentre désormais ses attaques contre Marine Le Pen, à qui il espère grappiller les points manquants pour la qualification, et Emmanuel Macron, afin d'installer un duel de second tour face à lui.
À en croire les intentions de vote, cette hypothèse n'est pas la plus probable. Mais sa dynamique parle pour lui. Au début du mois de mars, Jean-Luc Mélenchon pointait en cinquième position de notre sondage quotidien Ifop-Fiducial, à 10,5%. Depuis, il a dépassé Éric Zemmour et Valérie Pécresse pour s'installer sur le podium. Ce jeudi, 17,5% des Français interrogés déclaraient vouloir voter pour lui. Un niveau inédit, mais toujours insuffisant pour franchir le cap du premier tour. Car dans le même temps, Marine Le Pen progresse de manière similaire, et enregistre 24% des intentions de vote.
La position du "barrage" à l'extrême droite au premier tour
Pour inverser cette tendance, Jean-Luc Mélenchon doit donc élargir son socle, déjà solide : 76% de ses électeurs estiment être sûrs de leur choix, selon notre sondage. Et mise sur l'argument du "vote utile", couvert sous le nom de "vote efficace". Lors de son meeting à Toulouse, il est allé jusqu'à se proposer en "compromis", mot qu'il emploie rarement, pour qualifier la gauche et battre les favoris.
Il appelle aussi régulièrement à "faire barrage" à l'extrême droite dès le premier tour. Une stratégie qui semble porter ses fruits. Ce jeudi, des militants de gauche, essentiellement venus de Génération.s, le mouvement fondé par Benoît Hamon et allié au candidat écologiste Yannick Jadot, ont appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon (les signataires ont ensuite été suspendus par Génération.s).
Des réserves de voix à gauche et chez les abstentionnistes ?
Car c'est bien du côté de l'électorat des autres candidats de gauche que le député insoumis possède des réserves de voix. Dans cette partie de l'échiquier politique, l'indécision demeure. Selon notre sondage Ifop-Fiducial, seuls 59% des électeurs prêts à voter pour Yannick Jadot (4,5% des intentions de vote) au premier tour se disent certains de leur choix. Un indicateur à peine supérieur (63%) pour la candidate socialiste, Anne Hidalgo (2%).
En revanche, de l'autre côté de l'échiquier, il peine à convaincre. "Selon notre sondage, il n'arrive à capter que 2% de l'électorat de Marine Le Pen de 2017", analyse sur LCI Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l'Ifop (voir vidéo en tête de cet article). "Outre l'électorat de gauche, sa marge de progression se trouve aussi du côté des abstentionnistes."
Pour l'heure, le scénario ressemble beaucoup à 2017, lorsque Jean-Luc Mélenchon grimpait dans les sondages à mesure que le premier tour se rapprochait. Il avait in fine échoué à 600.000 voix de Marine Le Pen et du second tour. Du côté de la France insoumise, on veut croire que l'histoire ne se répètera pas. "Il y a cinq ans, dans nos meetings, nos amis criaient 'résistance'", expliquait cette semaine sur LCI Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. "Cette fois, ils crient 'on va gagner'. Je pense qu'ils ont raison."
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