Présidentielle 2022 : la primaire écologiste menacée d'ingérence ?

Publié le 14 septembre 2021 à 18h15, mis à jour le 14 septembre 2021 à 18h28
Eric Piolle, Sandrine Rousseau, Yannick Jadot et Delphine Batho, quatre des cinq candidats (avec Jean-Marc Governatori) à la primaire écologiste.

Eric Piolle, Sandrine Rousseau, Yannick Jadot et Delphine Batho, quatre des cinq candidats (avec Jean-Marc Governatori) à la primaire écologiste.

CONTRÔLES - Alors que des militants d'extrême droite ont menacé de participer à la primaire écologiste pour influencer le résultat et voter en faveur de Sandrine Rousseau, le parti assure que tout a été fait pour limiter les risques d'ingérence.

La primaire écologiste est-elle menacée ? Si les dirigeants du parti se sont félicités du nombre de personnes qui participeront au scrutin – 122.670, un record – une partie des inscrits se targue de l’être pour influencer le vote en faveur de Sandrine Rousseau. Pourquoi la vice-présidente de l’université de Lille plutôt que Yannick Jadot, Eric Piolle, Delphine Batho ou Jean-Marc Governatori ? 

Pour l’extrême droite, la désignation de la candidate jugée la plus radicale décrédibiliserait les écologistes. Pour les socialistes, elle laisserait plus d’espace à Anne Hidalgo, idéologiquement proche de Yannick Jadot, quand Sandrine Rousseau a plus d’affinités avec Jean-Luc Mélenchon. Ils pensent que cette dernière se désisterait au profit de l'Insoumis, ce que ne ferait pas l'eurodéputé en faveur de la maire de Paris.

Mais à deux jours du début du premier tour du scrutin, les dirigeants d'Europe Écologie-Les Verts se veulent rassurants. Ils mettent notamment en avant les chiffres de la participation, meilleur garde-fou selon eux. "Toute primaire comporte des risques et nous assumons les risques inhérents à une primaire ouverte", a expliqué à LCI Eva Sas, porte-parole d'EELV. "Certes, nous avons constaté des tentatives de déstabilisation, notamment de l'extrême droite. Mais la meilleure réponse est la participation citoyenne, et avoir plus de 122.000 participants dilue et minore les risques. Il faudrait être très nombreux pour déstabiliser un vote qui dépasse les 100.000 participants", estime-t-elle. 

La liste des inscrits passée au peigne fin

Ces derniers jours, les instances du parti et leur partenaire Neovote ont épluché les listes et écarté toutes les inscriptions frauduleuses. Ainsi, "les inscriptions multiples réalisées avec une même carte bleue ont été écartées au-delà de deux", a indiqué à LCI Eva Sas, précisant également que "des extractions d'adresses IP avaient été faites pour éviter les inscriptions massives à partir d'un même endroit". "Les adresses mails temporaires ont aussi été écartées", a-t-elle ajouté. 

Aussi, quelques personnalités ont été désinscrites, par exemple le député RN Sébastien Chenu et l'identitaire Damien Rieu. Ils avaient appelé à voter massivement en faveur de Sandrine Rousseau. "Il y avait une insincérité vis-à-vis de la charte des valeurs qu’ils ont signée et auxquelles ils n’adhèrent pas", a estimé Eva Sas.

Quant au camp de Sandrine Rousseau, il fait confiance aux instances du parti pour empêcher les ingérences et parle, lui aussi, d'un "épiphénomène" et d'une "stratégie de l'extrême droite pour faire parler d'elle". Le porte-parole de la candidate, Thomas Portes, avance également que les arguments avancés par les éventuels fauteurs de trouble "ne tiennent pas la route". Il assure qu'ils se trompent quand ils pensent qu'en cas de victoire, la candidate n'irait pas jusqu'au bout. "Les propos de Sandrine Rousseau ont été clairs : si elle est désignée vainqueur elle sera candidate à l’élection présidentielle. Elle n’a jamais dit qu’elle se retirerait au profit de Jean-Luc Mélenchon et est persuadée que l'écologie sera la forme motrice pour rassembler la gauche."


Justine FAURE

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