Présidentielle : le débat d'entre-deux-tours, une tradition marquée par les petites phrases

Publié le 19 avril 2022 à 14h30, mis à jour le 20 avril 2022 à 18h04
JT Perso
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Source : Sujet TF1 Info

Le débat de l'entre-deux-tours oppose, comme en 2017, Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
Un rendez-vous politique et médiatique lors duquel les petites phrases sont légion.
Objectif : tenter de convaincre, à quelques jours du vote, et marquer les esprits.

C'est devenu une tradition dans la campagne de l'entre-deux-tours. Ce mercredi 20 avril, un débat va opposer Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Le retour du match de 2017 qui avait été d'une rare virulence et durant lequel la candidate du Rassemblement national s'était démarquée par sa confusion. 

"Ils sont dans les campagnes, dans les villes (...) les envahisseurs", avait-elle notamment déclaré en faisait de grands gestes, dans une séquence devenue mémorable. Mais au cours de l'histoire récente de la Ve République, cet exercice, devenu passage obligé de la campagne présidentielle, a été marqué par d'autres formules désormais légendaires. Tour d'horizon.

"Le monopole du cœur"

Lors du premier débat télévisé, diffusé durant la campagne présidentielle de 1974, Valéry Giscard d'Estaing s'est opposé au candidat de la gauche, François Mitterrand. À ce dernier qui affirme, à propos de la répartition de la croissance, que "c'est une affaire de cœur et non pas seulement d'intelligence", VGE répond alors : "Vous n'avez pas, M. Mitterrand, le monopole du cœur." Le débat est suivi par près de 25 millions de personnes, selon des estimations, et dix-sept jours plus tard, le candidat de la droite fait son entrée à l'Élysée.

Le duel entre les deux hommes se renouvèle sept ans plus tard, en 1981. Il réunit cette fois 30 millions de téléspectateurs. C'est l'occasion pour François Mitterrand de prendre sa revanche. À celui qui le présente comme "l'homme du passé", le socialiste lance : "Vous êtes l'homme du passif." VGE l'accuse d'avoir "géré le ministère de la parole" tandis qu'"il gérait la France"

Alors qu'il tente de piéger François Mitterrand en lui demandant le cours du deutschemark, son opposant rétorque : "Je n'aime pas vos méthodes. Je ne suis pas votre élève. Ici, vous n'êtes pas président de la République, mais mon contradicteur". François Mitterrand sera finalement élu cinq jours plus tard.

"Monsieur le Premier ministre"

En 1988, l'audience du débat est encore énorme et réunit 30 millions de téléspectateurs. Il oppose le président sortant, François Mitterrand, à son Premier ministre de cohabitation, Jacques Chirac. Celui-ci tente de déstabiliser la stature de chef de l'État que son adversaire a adopté. "Ce soir, vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité (...), vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand", déclare Jacques Chirac. "Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre", lui répond, d'un ton cinglant, Mitterrand, réélu quelques jours plus tard. 

"Pour être président, il faut être calme"

Il faudra attendre 2007 avant de vivre une nouvelle séquence mémorable lors d'un débat. Devant 20,4 millions de téléspectateurs, la socialiste Ségolène Royal se montre combative face à Nicolas Sarkozy sur le sujet inattendu du handicap. Elle accuse son adversaire d'avoir atteint "le summum de l'immoralité politique", en parlant du sort des enfants handicapés alors que le gouvernement de droite a supprimé des emplois à l'école permettant leur accueil. 

Plutôt que de répondre sur le fond, Nicolas Sarkozy lui reproche de "perdre ses nerfs", ce qui a été qualifié de "mépris" par la candidate socialiste. "Pour être président, il faut être calme", lui lance-t-il. "Je n'ai pas perdu mes nerfs, je suis en colère et il y a des colères très saines, très utiles", réplique la candidate socialiste. Cela ne lui permettra pas de se distinguer puisqu'elle sera battue dans les urnes quelques jours plus tard. 

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Le débat télévisé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, en 2012, est quant à lui marqué par une anaphore du candidat socialiste. Lorsqu'on lui demande quel président il compte être, le représentant du Parti socialiste assène quinze fois de suite des "Moi, président de la République..." et détaille la ligne, notamment déontologique, qu'il se fixerait en cas de victoire. Nicolas Sarkozy reste coi. Il ne sera pas réélu quatre jours plus tard et devra se résigner à quitter l'Élysée à la fin de son unique mandat.

De quoi inspirer les candidats qui débattront mercredi ? Si, selon les experts d'opinion, cet exercice ne serait pas aussi influent qu'on pourrait le penser, la, ou les petites phrases de cette prochaine confrontation seront en tout cas guettées. Tandis que Marine Le Pen devra essayer de ne pas reproduire un crash en direct devant des millions de téléspectateurs (16,5 millions en 2017), Emmanuel Macron est, lui, moins sûr de sa victoire et doit défendre un quinquennat marqué par les crises.


Aurélie LOEK

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