Présidentielle 2022 : le débat sur les droits de succession ressuscite le clivage gauche-droite

A. Lo
Publié le 24 janvier 2022 à 15h33, mis à jour le 1 février 2022 à 10h58
JT Perso
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Source : JT 20h WE

La question de la succession s'invite au cœur de la campagne présidentielle.
Certains candidats, à gauche, proposent de baisser le plafond de taxation de l’héritage
À droite, les propositions visent au contraire à diminuer les droits de succession.

La question de l’héritage intéresse et les candidats l’ont bien compris. De Jean-Luc Mélenchon à Éric Zemmour, en passant par Anne Hidalgo, ou encore Valérie Pécresse, tous ont un avis sur la question. Leurs propositions et leur constat sont cependant très dissemblables. 

Si les frontières paraissent plus floues sur d’autres sujets, la question de la succession remet au goût du jour le fameux clivage gauche-droite. En effet, tandis que du côté des Républicains, on promet d’alléger les droits de succession, la gauche semble plutôt sur la tendance inverse.

Imposer des droits de succession aux hauts revenus

Du côté de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon propose un plafonnement de l’héritage à 12 millions d’euros. "Au-delà de 12 millions, je prends tout", avait-il assuré lors d'une émission du Grand Jury, soulignant que cela ne concernait que 0,01% de la population. "L'héritage reprend une part considérable dans la différenciation sociale", avait par ailleurs justifié le candidat. 

Fabien Roussel, lui, veut "zéro taxation" sur les droits de succession "en dessous de 118.000 euros", quels que soient les descendants, le montant de 118.000 euros correspondant à celui de l'héritage moyen. Au-dessus de ce montant, le candidat du Parti communiste promet un impôt progressif au détriment des patrimoines les plus élevés.

Dans le système actuel, un abattement de 100.000 euros est imposé pour les successions en ligne directe, tandis qu'un tarif de 60% est appliqué sur le montant transmis en ligne indirecte.

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C’est également une piste de réflexion au sein d'Europe-Écologie-Les Verts, bien que Yannick Jadot n'ait pas encore détaillé l'ensemble de ses propositions. Dans un premier projet, le candidat propose cependant de réformer "le système de dons et d’héritage afin de prévenir l’extrême concentration des patrimoines chez les plus riches". Sans plus de précisions, le programme souhaite donc renforcer "la progressivité des droits de successions". 

Anne Hidalgo, elle, propose un "impôt sur la succession des plus aisés" en les augmentant pour les "très hauts patrimoines", définis comme "supérieurs à deux millions d'euros". Cette réforme est censée créer 8 milliards d'euros de ressources nouvelles par an, permettant ensuite de faciliter "la transmission en abaissant la fiscalité des successions pour 95 % des Français." 

Au lendemain de son investiture par la Primaire populaire, Christiane Taubira s'est pareillement exprimée sur le sujet sur Franceinfo. Souhaitant "faire en sorte que les personnes qui ont travaillé toute leur vie" puissent léguer un patrimoine "sans avoir à payer des frais de succession", elle a proposé de fiscaliser à partir de 4,2 millions d'euros de patrimoine.

Faciliter les transmissions en les exonérant d'impôts

Du côté des Républicains, la philosophie est au contraire de faciliter la transmission du "fruit d'une vie de travail". Invitée du 20h de TF1, Valérie Pécresse a donc, elle aussi, insisté pour que 95% des Français puissent léguer en franchise d'impôt. Le programme de la candidate prévoit que chaque enfant puisse hériter de 200.000 euros de manière défiscalisée, contre 100.000 euros aujourd'hui. Le plafond des donations défiscalisées du vivant des donateurs sera aussi augmenté. 

À l'extrême droite, Marine Le Pen compte exonérer de droits de succession les biens immobiliers jusqu'à 300.000 euros afin de "favoriser l'enracinement et la transmission". La candidate veut par ailleurs permettre aux parents comme aux grands-parents de donner 100.000 euros, tous les 10 ans, à leurs enfants ou petits-enfants, sans avoir de frais à payer. 

Eric Zemmour lui, veut mettre fin aux droits de succession pour "les transmissions d'entreprises familiales entre générations"  afin de "retrouver une France du patrimoine, de la propriété et de la transmission", comme il a pu le préciser dans une tribune au Figaro. Actuellement, un dirigeant d'entreprise peut être exonéré jusqu'à 75% s'il la cède à sa famille. Concernant les particuliers, l'ancien polémiste a proposé de défiscaliser les dons jusqu'à 200.000 euros tous les dix ans pour les parents et grands-parents.

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Enfin, si Emmanuel Macron ne s'est pas encore officiellement déclaré comme candidat, le président de la République a également rapidement donné son avis sur le sujet dans un entretien au Parisien, disant ne pas faire "partie de ceux qui pensent qu’il faut augmenter les droits de succession à tout-va, au contraire".

Pourtant, selon un avis du Conseil d'analyse économique, un comité qui dépend des services du Premier ministre, une réforme des droits de succession semble nécessaire. D'après ces économistes, "le système de taxation successoral français est mité par des dispositifs d'exonération ou d'exemption". 

Actuellement, 85% à 90% des Français sont exonérés de frais de succession, alors même que l'héritage pèse de plus en plus lourd dans leur position sociale. Selon la note du CAE, "la fortune héritée représente désormais 60 % du patrimoine total contre 35 % en moyenne au début des années 1970".


A. Lo

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