Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon veut faire fructifier la 3e place obtenue par son champion le 10 avril dernier.Les Insoumis lancent un appel à plusieurs forces de gauche, sans le PS, en vue des élections législatives de juin.
Éviter les tergiversations pour se préparer plus vite aux prochaines échéances. En appelant dès le soir du premier tour à ne pas donner de voix à Marine Le Pen le 24 avril, puis en consultant sa base sur ce sujet dès cette semaine, Jean-Luc Mélenchon semble avoir voulu éviter les écueils qui l'attendaient dans cet entre-deux-tours, pour mieux se projeter vers l'après.
Ses lieutenants, qui attaquent frontalement, depuis lundi, le projet de la candidate d'extrême droite, ont relayé le message adressé aux militants LFI : la prochaine bataille ne doit pas se jouer au second tour de l'élection présidentielle, mais au premier tour des élections législatives, le 12 juin prochain.
"L'extrême droite n'est pas une option", a ainsi prévenu le député Alexis Corbière sur LCI, vendredi matin. "Ne tombez pas dans ce piège. Nous devons ensuite mener un combat politique très clair contre la politique d'Emmanuel Macron."
Main tendue à la gauche, PS exclu
À l'appui de ce message, les Insoumis ont adressé ce vendredi des lettres ouvertes à plusieurs mouvements de gauche en vue des législatives. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qui estime que "trois blocs politiques" ont émergé à l'issue du premier tour, "libéraux", "extrême droite" et "Union populaire", se voient déjà en socle commun de la prochaine bataille électorale.
"Dans le contexte présent et compte tenu des délimitations tranchées entre les trois groupes, ce deuxième tour élira donc une présidence par contrainte et par défaut", estime l'état-major insoumis. "Dans ces conditions, nous voulons stabiliser et enraciner davantage encore le pôle populaire pour le rendre disponible et majoritaire aussitôt que possible, notamment pour les prochaines élections législatives."
Il propose ainsi au NPA, au PCF et à EELV, dans des termes similaires, d'ouvrir une discussion autour "du bilan de l'élection présidentielle, de la constitution d'un nouveau Parlement, à l'image du Parlement de l'Union populaire" et "de l'attribution du label commun pour les candidatures aux élections législatives", sur la base des choix des électeurs au premier tour de la présidentielle. Un rassemblement "pour être majoritaires à l'Assemblée nationale", mais sur la base des "propositions que nous avons portées", a prévenu Alexis Corbière sur LCI.
On notera que le PS, qui n'a cessé de multiplier les critiques à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon - à l'instar de François Hollande jeudi sur TF1 -, ne fait pas partie des destinataires de la lettre de LFI.
Négociations à venir
L'appel a trouvé une résonance, mais promet d'âpres discussions à gauche. En témoigne la réponse adressée par Julien Bayou, le patron d'EELV. Dans une lettre à LFI, ce dernier reconnaît le caractère "indiscutable" du poids du mouvement de Jean-Luc Mélenchon à l'issue de la présidentielle, mais semble s'opposer d'avance à toute volonté hégémonique à gauche, rappelant les divisions de 2017.
Le mouvement écologiste propose ainsi "un pacte de non-concurrence" aux législatives et suggère que la répartition des circonscriptions ne se fonde pas seulement sur les résultats du premier tour de la présidentielle, comme le souhaitent les Insoumis, mais aussi sur "les dynamiques électorales" issues des élections intermédiaires - municipales et régionales. Des scrutins qui avaient permis aux écologistes de remporter d'importantes victoires dans plusieurs villes.
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