Au micro d'Europe 1, jeudi, Emmanuel Macron a indiqué qu'il refusait que les citoyens se défendent eux-mêmes, redoutant "une prolifération" des armes."Je suis contre la légitime défense", a lâché le candidat, une formule prise pour cible, ce vendredi, par la droite et l'extrême droite.L'équipe d'Emmanuel Macron a précisé à TF1info que le candidat visait la "présomption de légitime défense" portée par certains opposants.
Emmanuel Macron attaqué par ses adversaires sur le thème de la sécurité. Vendredi matin, plusieurs candidats ont dénoncé des propos tenus la veille par le président-candidat lors d'un déplacement à Fouras (Charente-Maritime) au sujet de la légitime défense.
Une question lui avait été posée par Europe 1, relative à un fait divers qui s'est déroulé vendredi dernier en Charente. Un agriculteur a été mis en examen après avoir mortellement blessé un cambrioleur entré par effraction à son domicile, où il était seul avec son enfant de 3 ans. L'auteur des tirs a invoqué la "légitime défense".
Emmanuel Macron, qui refusait de s'exprimer sur cette affaire en particulier, a toutefois donné à Europe 1 son sentiment sur la possibilité que des citoyens puissent se défendre eux-mêmes. "Chacun doit avoir la sécurité et c'est le devoir de la puissance publique de l'assurer", a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : "Je suis opposé à la légitime défense. Donc ça, c'est très clair et c'est intraitable parce que sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d'un pays où prolifèrent les armes et où l'on considère que c'est aux citoyens de se défendre".
Condamnations conjointes
La formule utilisée par Emmanuel Macron peut surprendre, dans la mesure où la légitime défense, même très encadrée, existe dans le droit français, et précisément dans les articles 122-5 et 122-6 du Code pénal : "Est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l'acte : 1° Pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ; 2° Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence." Un aspect du droit que n'ignore probablement pas l'intéressé, comme l'ont d'ailleurs relevé certains de ses adversaires. Sollicitée par TF1info, l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron confirme que le candidat parlait de la "présomption de légitime défense", mesure portée par certains de ses adversaires.
Les propos du candidat LaREM ont malgré tout fait réagir vendredi matin à droite et à l'extrême droite, où le sujet fait partie des propositions de campagne. Valérie Pécresse a ainsi dénoncé une "mauvaise réaction d'Emmanuel Macron au meurtre d'un cambrioleur. Ce n’est pas à la légitime défense qu’il faut s’opposer, c’est un droit de tout citoyen, mais à la généralisation de l’autodéfense". La candidate LR, qui propose dans son projet d'étendre les critères de la légitime défense avec la prise en compte "du désarroi, de la crainte ou de la terreur suscités par l'agression".
Marine Le Pen s'est également engouffrée vendredi dans la brèche, demandant au candidat de "rectifier son propos". "Tout le monde est contre l'autodéfense, mais le Président ne peut pas s'opposer à la légitime défense qui est parfaitement légale", a dénoncé la candidate RN, qui veut, elle aussi, "assouplir la légitime défense pour la rendre plus facile à mettre en œuvre".
Quant à Eric Zemmour, à l'origine de la proposition visant à instaurer un "droit de défense excusable", il a fustigé jeudi soir le candidat. "Si des cambrioleurs font effraction chez vous quand vous êtes seul avec votre fille, Macron estime que vous devez vous laisser tuer", a-t-il écrit sur Twitter. "Avec moi, vous aurez le droit de vous défendre si vous êtes attaqué. 'Défense d'entrer' voudra à nouveau dire quelques chose."
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