Présidentielle : comment les candidats qui ont fait moins de 5% vont rembourser leurs frais de campagne ?

par Maëlane LOAËC
Publié le 11 avril 2022 à 22h13, mis à jour le 12 avril 2022 à 1h01
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Source : JT 13h Semaine

Lors du premier tour du scrutin présidentiel, huit candidats sur douze ont obtenu moins de 5% des suffrages.
Ils bénéficieront seulement d'une enveloppe publique de 800.000 euros pour leurs dépenses de campagne, qui montent souvent à plusieurs millions.
Pour relever la barre, certains ont même lancé des appels aux dons.

Après le revers de la désillusion politique, c'est une seconde lame douloureuse pour les candidats arrivés en queue de peloton au premier tour : sous la barre des 5%, les partis n'obtiennent qu'un infime remboursement de leurs frais de campagne. Ce qui peut faire basculer leurs finances dans le rouge, au point même que certains ont sollicité les dons des électeurs.

S'ils ne remportent pas un minimum de 5% des suffrages exprimés, les candidats ne bénéficient que d'un remboursement de 800.000 euros, soit 4,75% des plafonds de dépenses autorisés, à savoir 16,85 millions d’euros pour ceux qui accèdent seulement au premier tour (et 22,509 millions d'euros pour ceux en lice au second tour). Au-delà de 5% des voix, 47,5% des plafonds sont versés, soit environ 8 millions d'euros. 

Pas de menace sur les finances des LR mais un "handicap" pour les législatives

La candidate des Républicains Valérie Pécresse, arrivée cinquième avec le pire score jamais enregistré par son parti (4,79%), ne s'attendait pas à rater le coche du remboursement. Ce lundi matin, elle a demandé à ses électeurs une "aide d'urgence d'ici le 15 mai", expliquant que "sept millions manquent pour boucler le remboursement de la campagne", dont cinq millions de dette personnelle. 

Selon la commission des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), le parti comptait à la fin 2020 une réserve de près de 3,5 millions d'euros, mais les dons avaient chuté de 600.000 euros après les européennes de 2019 et le départ de Laurent Wauquiez. Daniel Fasquelle, trésorier des LR, veut pourtant se montrer rassurant : "Les finances du parti ne sont pas menacées, la situation du parti est parfaitement saine et équilibrée", assure-t-il à TF1info. 

Au total, le budget total de la campagne de Valérie Pécresse s'est élevé entre 14 et 15 millions d'euros. Le parti avait "mis de côté" 8 millions d'euros dans ses caisses pour assurer à la fois cette campagne et celle des législatives, et donné 5,5 millions de dons à la candidate. Il lui a aussi prêté 2,5 millions d'euros, qu'il risque de ne pas récupérer. "Cela ne remet pas en cause notre équilibre budgétaire, mais risque de nous handicaper pour aider nos candidats aux législatives", reconnaît le trésorier, qui envisage "plusieurs pistes", comme "un plan d’économies dans le budget 2022" et un appel aux dons en vue des législatives. 

Les Verts demandent à leurs soutiens un "chèque utile"

Le candidat écologiste Yannick Jadot a également manqué de peu la barre des 5% avec un score de 4,63% : deux millions d'euros manquent aussi à l'appel et doivent être collectés en cinq semaines seulement, avant un point d'étape avec sa banque à la mi-mai. Le parti a donc lancé un appel aux dons via la plateforme soutenirlecologie.fr, au risque de se retrouver "en grande difficulté", selon le secrétaire national d'EELV Julien Bayou. 

"La voilure des dépenses avait été réduite par prudence", précise-t-il : sur les quelque 6 millions de dépenses totales, un million environ pourra être épongé par les dotations de l'État ainsi que les dons pendant la campagne. Le parti se prépare aussi, si besoin, à "supprimer ou échelonner des frais", par exemple via des licenciements. "Tout est sur la table", admet-il. Selon la CNCCFP, EELV disposait en 2020 de quelque 6,2 millions d'euros de réserve, mais il a pu avoir de lourdes dépenses, comme le loyer de son QG de campagne, situé dans le IXe arrondissement de Paris, qui lui a notamment coûté 68.400 euros par mois.

"Si chaque électeur de Yannick Jadot donne un euro à peu près, on peut y arriver. Même ceux qui ne lui ont pas donné leur voix pour voter utile, peuvent maintenant signer un chèque utile", assure Julien Bayou, qui ajoute par ailleurs que "le budget est déjà provisionné" pour les législatives prévues en juin.

"Pas du tout" de faillite et "pas de dette à rembourser", assure le PS

Quant au Parti socialiste, la candidate Anne Hidalgo a obtenu le très mince score 1,75% des voix. Cet échec historique vient à nouveau fragiliser ses finances, déjà affaiblies par ses défaites de 2017, à la présidentielle et aux législatives. Il avait alors vendu son siège de la rue de Solférino et lancé un plan social au sein de ses salariés. Son déficit grimpait fin 2020 à plus de 3 millions d'euros. 

Mais pour l'heure, aucun appel aux dons n'a été lancé et le parti n'est "pas du tout" en faillite, a assuré ce lundi son Premier secrétaire Olivier Faure sur franceinfo. "Nous avons autofinancé la campagne et donc il n'y a pas de dette à rembourser", a-t-il expliqué, tout en admettant que "les appels aux dons sont toujours nécessaires". Sur LCI, Anne Hidalgo déclarait déjà avant le premier tour que le PS "se relèvera" en cas d'échec. Les fédérations du parti, sollicitées pendant la campagne, "vont mettre de l'argent au pot" mais si "on va diminuer leur trésor de guerre", a indiqué à l'AFP le sénateur Patrick Kanner, ajoutant que la campagne est restée "modeste", chiffrée "très largement en dessous des 10 millions".

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Le PCF, de son côté, a vu son candidat Fabien Roussel arriver parmi les derniers avec 2,28 % des voix, mais n'est pas inquiet. Avec un budget de 3 millions d'euros financé sans prêt, en s'appuyant sur les contributions des adhérents, "nous avons mené une campagne économe et nous sommes des gestionnaires", assure à TF1info Ian Brossat, directeur de campagne. 

Quant aux "petits candidats", même si le montant exact de leurs compagnes n'a pas été communiqué, ils pourraient très probablement se satisfaire des 800.000 euros remboursés par l'État. Lors de l'élection de 2017, Philippe Poutou avait dépensé 770.000 euros, Nathalie Arthaud 930.000 euros et Jean Lassalle uniquement 240.000 euros. Seul Nicolas Dupont-Aignan avait lancé un appel aux dons pendant la campagne, affirmant qu'il disposait seulement d'"un budget de 1,5 million d'euros"


Maëlane LOAËC

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