Présidentielle : que proposent Emmanuel Macron et Marine Le Pen en matière d'écologie ?

par Maëlane LOAËC
Publié le 18 avril 2022 à 18h28

Source : TF1 Info

Accaparée par le front ukrainien et le pouvoir d'achat, la campagne électorale a jusque-là délaissé la lutte contre le changement climatique.
Le thème semble pourtant s'imposer progressivement dans l'entre-deux-tours : les candidats multiplient les propositions sur les énergies, la biodiversité et la transition écologique.

Malgré l'urgence climatique, l'écologie était relativement passée sous les radars pendant la campagne du premier tour. Selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), il reste pourtant tout juste trois ans pour infléchir les politiques environnementales et garder une planète "vivable". Paru début avril, il n'a fait que peu de vague au cœur de la bataille électorale, monopolisée par diverses crises, comme la guerre en Ukraine et l'inflation. 

Mais depuis le premier tour, les deux finalistes paient plus d'attention aux préoccupations écologiques, que mettaient en avant surtout des électeurs de gauche comme ceux de Jean-Luc Mélenchon, et qu'Emmanuel Macron en particulier cherche désormais à convaincre.

Emmanuel Macron promet la "planification écologique" et veut miser sur le renouvelable

À Marseille samedi, le président-candidat a résolument placé son meeting sous le signe de l'écologie. "La politique que je mènerai dans les 5 ans à venir sera écologique ou ne sera pas", a-t-il lancé. Il y a promis que son "prochain Premier ministre sera directement chargé de la planification écologique", appuyé par un ministre de la planification énergétique et un ministre de la planification écologique territoriale. Parmi ses ambitions affichées, "faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz, du charbon"

Le candidat marcheur souhaite ainsi implanter "50 parcs éoliens en mer d'ici 2050", "multiplier par dix notre puissance solaire", investir dans l'hydrogène vert, les véhicules électriques et hybrides, et dans le premier avion bas-carbone. 

Il a promis également "d’organiser avec les élus locaux la transition environnementale dans chaque territoire", autour de plusieurs chantiers : le développement des transports en commun, la lutte pour une meilleure qualité de l'eau, de l'air et de l'alimentation, ainsi que la rénovation des bâtiments, avec pour objectif la rénovation thermique d'au moins 700.000 logements par ans sur les cinq prochaines années. Autre mesure : faire planter 140 millions d’arbres d'ici la fin de la décennie.

Lors de la campagne du premier tour, Emmanuel Macron figurait pourtant au bas du classement réalisé par le Réseau Action Climat, qui regroupe des ONG environnementales dont GreenPeace et WWF, qui avait passé au crible le programme de tous les candidats. Il lui reproche une feuille de route "très parcellaire", qui "passe à côté de l’enjeu de la réduction des émissions" dans le domaine des transports, mais aussi, entre autres, des lacunes criantes en matière de transition vers une alimentation plus saine et durable et une agriculture plus écologique. 

Marine Le Pen défend le "localisme", le nucléaire et la protection de la biodiversité rurale

Quant à Marine Le Pen, elle fustige régulièrement une "écologie punitive" pour lui préférer le "localisme", "la production et la consommation sur place" en recourant aux circuits courts, comme elle le décrivait lors de son meeting jeudi à Avignon. Elle y promettait de "préserver notre modèle social et en même temps préserver notre planète". Plus tôt, la candidate RN s'était aussi défendue de vouloir sortir de l'accord de Paris, en faisant valoir sa volonté "d'abandonner le plus possible des énergies fossiles".

Parmi les mesures qu'elle met en avant, "procéder au développement des énergies renouvelables, hydroélectricité et géothermie", et "relancer la filière nucléaire" en construisant des réacteurs de 4e génération, ainsi que "des micro-centrales". Elle projette en revanche de démanteler les parcs éoliens déjà existants et mettre fin aux subventions à la filière. 

Sur d'autres volets, la députée du Pas-de-Calais propose "une aide spécifique au maintien de la biodiversité et des paysages ruraux par prime à l’exploitation pour maintien ou restauration des haies, des surfaces humides, des bois et bocages", d'après son programme. Elle souhaite également contrôler les élevages industriels, et confiera à la cellule Déméter de la gendarmerie, destinée à protéger les exploitations des agriculteurs, une mission "au service du bien-être animal et de la protection des modes d’exploitation traditionnels"

Au regard des ONG environnementalistes, son programme n'obtient, lui aussi, que des cartons rouges. Il lui est surtout reproché des lacunes en matière d'agriculture plus durable. Elle propose aussi de baisser la TVA sur les énergies, mesure "néfaste" pour le climat selon les associations. Elles soulignent par ailleurs que la réduction des émissions de gaz à effets de serre dans le domaine des transports n'est pas la priorité de la candidate. 


Maëlane LOAËC

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