Le président-candidat et la candidate du RN campent sur des positions opposées au sujet de l'Alliance transatlantique.Emmanuel Macron était l'un des rares candidats à vouloir rester dans le commandement intégré, quand Marine Le Pen défend fermement une sortie dès la fin de la guerre.
Avec un conflit aux portes de l'Europe, la place de la France dans l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) s'est imposé comme un thème clé de la bataille électorale, avant même le premier tour. L'entrée de l'Ukraine dans l'Alliance transatlantique était l'un des enjeux de la guerre en Ukraine à son déclenchement. L'Hexagone doit-il conserver sa place au sein de cette organisation historique, née au lendemain de la Seconde guerre mondiale ? Les deux finalistes Emmanuel Macron et Marine Le Pen défendent des propositions aux antipodes sur cette question.
Critique sur l'Otan, Emmanuel Macron refuse pour autant de quitter le commandement intégré
Il s'était démarqué par une proposition à contre-courant de la majorité des candidats pendant la campagne du premier tour : Emmanuel Macron ne souhaite pas quitter le commandement intégré de l'Otan, qui fixe les stratégies et les fait appliquer dans les opérations sur le terrain.
Pour autant, le président-candidat ne s'est pas privé de la critiquer au cours de son mandat. Fin 2019, il s'était inquiété d'une "mort cérébrale de l’Otan", due d'après lui à une absence de "coordination de la décision stratégique des États-Unis avec les partenaires de l’Otan" mais aussi "une agression" turque en Syrie. Des propos critiqués au sein de l'Alliance, mais qu'il avait maintenus, s'en prenant même à nouveau à la Turquie en mai 2021.
Depuis, l'Otan a reçu "un électrochoc" qui l'aurait tiré de cette léthargie, a assuré le chef de l'État fin mars. Selon lui, le conflit en Ukraine aurait permis à l'Alliance de retrouver "une clarification stratégique", "en la ramenant aux conflictualités de ses origines". Depuis le début du conflit, il a renforcé la participation de la France dans l'organisation.
En parallèle, le candidat marcheur vise aussi une autonomie stratégique de l'Europe en renforçant la défense de l'UE, mais sans remplacer l'Alliance. Dans une tribune publiée en 2019, le chef de l'État proposait déjà de rédiger "un traité de défense et de sécurité", qui prévoyait entre autres l'"augmentation des dépenses militaires", une "clause de défense mutuelle rendue opérationnelle", et un "Conseil de sécurité européen". Le tout, toujours "en lien avec l’Otan et nos alliés européens".
Marine Le Pen veut une rupture avec l'Otan, "une organisation belliciste"
De son côté, Marine Le Pen défend une position diamétralement opposée : elle veut retirer la France de la structure de commandement intégré de l'Otan, qui est devenue selon elle "une organisation belliciste, dont les élargissements successifs visent moins la protection des pays européens que l'encerclement dangereux de la Russie, de la Géorgie à l'Ukraine".
Un souhait qu'elle a répété mercredi lors d'une conférence de presse à Paris, prônant toujours une défense française indépendante de toute subordination : "Je ne placerai simplement jamais nos forces armées sous un commandement qui ne relève pas de la souveraineté nationale française, ni sous un commandement intégré de l’Otan ni sous un futur commandement européen", a-t-elle argué. À une réserve près : elle souhaite rester dans l'Alliance et ne "renoncerait pas à l'application" de son article 5, qui oblige un État-membre à porter assistance à un autre en cas d'agression.
Fin mars, elle était aussi revenue sur son programme initial, qui prévoyait une sortie sans délai du commandement intégré, à cause de la guerre en Ukraine. "Il n’est pas question, surtout en ce moment, de sortir du camp occidental, mais il faudra le faire", avait-elle lancé, préférant que les pays membres puissent "assumer leur propre défense" au lieu de s'en remettre au "parapluie onusien".
La candidate RN, qui avait été reçue par Vladimir Poutine lors de la campagne de 2017 et qui est régulièrement accusée d'accointances avec le régime russe par ses adversaires, a aussi plaidé pour un "rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie", une fois la guerre russo-ukrainienne "réglée par un traité de paix", pour éviter "une étroite union sino-russe".
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