Le candidat élu le 24 avril prochain prendra en charge, jusqu'au 30 juin, la présidence française du Conseil de l'Union européenne.Que proposent les douze prétendants à l'Élysée pour l'Europe ?
C'est une particularité de l'élection présidentielle de 2022. Non seulement le candidat plébiscité par les Français le 24 avril prochain dirigera le pays pour cinq ans, mais il devra également assurer la présidence du Conseil de l'Union européenne, que la France occupe depuis le 1er janvier et jusqu'au 30 juin. Douze candidats à l'Élysée, et presque autant de projets pour l'UE, l'un des sujets les plus clivants de la campagne.
Ils sont favorables à l'Union européenne
Il y a d'abord ceux pour qui l'Europe est au cœur du projet. C'est le cas d'Emmanuel Macron. Le président sortant souhaite d'ailleurs renforcer l'Union européenne, en "assurant son autonomie énergétique, technologique et stratégique". Il propose également la "mise en œuvre d'une taxe carbone aux frontières de l'Europe pour éviter la concurrence déloyale", et d'"aller au bout de la réforme Schengen pour renforcer nos frontières européennes".
Valérie Pécresse est sur la même ligne. La candidate des Républicains, qui se dit "patriote et européenne", souhaite que l'Europe "se dote d'une capacité autonome de défense", plaide pour une "renégociation de Schengen avec un renforcement de Frontex par 10.000 recrutements supplémentaires" et la mise en place d'une "taxe carbone aux frontières avec refus d'importer les produits alimentaires qui ne respectent pas nos normes environnementales".
À gauche de l'échiquier politique, Yannick Jadot est, lui aussi, favorable à l'Union européenne. "Pour les écologistes, l'Europe n'est pas qu'un idéal, elle est aussi une nécessité, une échelle d'action nécessaire pour surmonter les défis de notre siècle", assure-t-il dans son programme. Selon le candidat Europe Écologie - Les Verts, il est toutefois "nécessaire d'opérer un choc de démocratie et de réformer ses institutions pour parachever sa construction politique et institutionnelle".
Le Parti socialiste est également pro-européen. Sa candidate, Anne Hidalgo, estime que l'UE est "un atout puissant pour maîtriser notre avenir face aux grands défis". Mais elle souhaite en revoir les règles budgétaires, instaurer une TVA verte à l'échelle du continent, et porter un "agenda social" pour un salaire minimum européen ou un programme d'égalité entre les femmes et les hommes.
Ils veulent une Europe nouvelle
Les huit autres candidats sont plus hostiles à l'UE. Dans son "plan A", Jean-Luc Mélenchon "propose aux États et aux peuples européens la rupture concertée avec les traités actuels". En cas d'échec, le candidat de l'Union populaire se prépare à un véritable bras de fer. "Nous appliquerons dans tous les cas immédiatement notre programme au niveau national en assumant la confrontation avec les institutions européennes (plan B). Nous utiliserons pour cela tous les leviers pour faire valoir notre position au Conseil européen et désobéirons aux règles bloquantes à chaque fois que c'est nécessaire."
Fabien Roussel souhaite, lui, "engager les discussions pour un processus de rupture avec les traités européens actuels, dans l'objectif de construire une Union nouvelle". Sur le plan budgétaire, le candidat communiste entend rompre avec la règle des 3% de déficit.
En 2017, Marine Le Pen avait annoncé son intention de sortir la France de l'Union européenne et de l'euro. Cinq ans plus tard, elle ne propose plus une telle mesure, mais reste hostile à l'UE. La candidate du Rassemblement national souhaite qu'une "Alliance européenne des Nations" prenne "progressivement" la place de l'Union européenne, "à moyen terme". Il s'agirait d'une "Europe des coopérations qui viendrait mettre un terme au projet de ceux qui veulent faire de l'UE un super-État fédéraliste chargé d'idéologie".
De son côté, Éric Zemmour insiste sur sa volonté de "réorienter la construction européenne vers une Europe des Nations qui respecte les souverainetés nationales". Avec pour objectif de "reprendre le contrôle de nos frontières et de notre politique migratoire". Le candidat de Reconquête! propose aussi d'instaurer "la supériorité des nouvelles lois nationales sur tout texte international antérieur".
L'Europe des Nations est également au programme de Jean Lassalle. Le candidat Résistons appelle à "une France souveraine" en Europe. Il souhaite "revoir la participation financière de la France au budget européen", "débattre et voter au Parlement toute législation d'origine européenne", ou encore "retirer à la Commission européenne la mission de représenter la France dans les traités de protection des investissements internationaux".
Nicolas Dupont-Aignan va plus loin. Il est le seul candidat à proposer un référendum sur l'appartenance de la France à l'Union européenne. Il souhaite la quitter pour la remplacer "par un nouveau traité instituant une communauté des Nations libres et des projets à la carte".
À l'opposé, la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, aimerait une Europe "plus unie". Celle qui plaide pour la disparition des frontières propose la création des "États-Unis socialistes d'Europe", le premier pas d'une "union de tous les peuples à l'échelle mondiale".
Enfin, Philippe Poutou, hostile à "toute armée européenne", souhaite "rompre avec les traités européens" pour les remplacer par "une Europe des travailleurs et des peuples, opposée à la politique xénophobe de Schengen".
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