Présidentielle : quel bilan pour la campagne d'entre-deux-tours qui s'achève ?

Publié le 22 avril 2022 à 12h44

Source : TF1 Info

Alors que la campagne du premier tour a démarré tardivement et sans véritable dynamisme, celle du second tour a été plus soutenue et incarnée.
À deux jours du vote, quel bilan tirer de ces deux semaines d'affrontement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?

La campagne du premier tour de l'élection présidentielle avait été perturbée par la crise sanitaire puis la guerre en Ukraine. Celle du second tour a davantage pris des airs de vraie campagne électorale entre deux candidats se rendant coups pour coups, arpentant le terrain autant que possible, et multipliant les interviews dans les médias pour expliquer leur projet et les gestes visant à séduire les abstentionnistes et les électeurs de gauche. 

Si ces deux dernières semaines de campagne ont été un peu plus "normales", c’est peut-être parce que le président-candidat, Emmanuel Macron, a plus été candidat que président. Le chef de l’État s’est beaucoup plus impliqué : il s’est déplacé sur le terrain aux quatre coins de la France ; a organisé un grand meeting à Marseille, retransmis sur toutes les chaines d’information le samedi 16 avril ; a été omniprésent dans les médias, où avec ses soutiens il a essayé de mieux expliquer un projet qui était encore flou et incomplet. 

Marine Le Pen, elle, a poursuivi sa course de fond, la candidate du Rassemblement national étant en campagne active depuis de nombreux mois. Elle non plus n’a pas fait l’économie de déplacements au plus près des Français ou d’interventions dans les médias, même si ses meetings, organisés la semaine en fin de journée, ont été moins visibles que ceux de son adversaire. Mais comme pour Emmanuel Macron, cet entre-deux-tours aura été pour elle l’occasion de quelques revirements sur des points importants de son programme.

Des inflexions pour séduire l'électorat de gauche

Si le chef de l’Etat a lâché du lest sur la réforme des retraites, laissant entendre qu’il pourrait s’arrêter à un âge légal de départ de 64 ans au lieu des 65 annoncés, il a également opéré un virage sur l’écologie, promettant d’en faire l’alpha et l’omega de sa politique. Quant à Marine Le Pen, elle a principalement nuancé sa position sur le voile. Des inflexions qui, chez les deux candidats, avaient pour objectif de convaincre les électeurs de gauche, là où se situe la plus grosse réserve de voix.

Le climax de cette campagne a été, comme à chaque élection présidentielle, le débat qui s'est tenu entre les deux candidats, ce mercredi 20 avril. Les deux adversaires n'avaient pas encore eu l'occasion de débattre, Emmanuel Macron ayant refusé de se confronter aux autres prétendants à l'Élysée avant le premier tour. L'événement médiatique a donné lieu à plusieurs oppositions, notamment sur les liens de Marine Le Pen avec la Russie, l'environnement ou la laïcité. Malgré quelques moments de flottement, la députée RN a réussi à éviter le fiasco de 2017, et Emmanuel Macron a réussi à maîtriser, voire dépasser, le handicap traditionnel du sortant forcé de défendre son bilan. 

Il a permis au président de la République de conforter son avance sur Marine Le Pen, telle qu'annoncée dans les sondages. Emmanuel Macron a même pris 3 points depuis le 11 avril dernier, au lendemain du premier tour. Selon le dernier sondage Ifop-Fiducial pour TF1info en date du 21 avril, le chef de l'État l'emporterait avec 55,5% des suffrages dimanche prochain. Il était donné à 52,5% le lundi 11 avril, et même à 51% le dimanche 10 avril, quelques heures après les résultats du premier tour. Il a conforté son avance ce début de semaine, après son meeting marseillais et les inflexions de Marine Le Pen sur le voile. Toutefois, le camp de la majorité ne veut pas crier victoire trop vite, notamment parce que le front républicain est moins fort qu'en 2017. 


Justine FAURE

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