À la peine dans les sondages, Fabien Roussel ne se résigne pas pour autant.Le candidat communiste se démarque des autres partis de gauche par des propositions singulières sur l'environnement.Il cible notamment ses concurrents écologistes à l'élection présidentielle
Ce sont les "jours heureux" que promet Fabien Roussel à travers son programme qu'il a présenté lundi au siège historique du Parti communiste français, place du Colonel-Fabien, à Paris. Pourtant, sa campagne est loin d'être à la fête. Les sondages le placent à 3% des intentions de votes, tandis que certains élus communistes, comme le député normand Sébastien Jumel, rejoignent l'équipe de Jean-Luc Mélenchon. Le leader persiste cependant à défendre, vaille que vaille, un "projet de société" pour "donner de l'espoir à ceux qui n'y croient plus".
Avec un lexique positif, le député n'hésite pas pourtant à s'attaquer à une certaine gauche qui aurait "trahi le peuple". "Moi je suis pour défendre la qualité de l'air mais ça ne doit pas se faire contre les classes populaires. Je ne suis pas pour une écologie punitive, ça doit se faire avec eux", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse suite à la présentation de son programme.
Faut-il y voir en creux une attaque contre La France insoumise ou Europe-Écologie Les Verts ? Il faut dire que le volet écologique du programme du PCF est sur une ligne bien différente que celle défendue par ces deux autres parties. Proposant certes la gratuité des transports collectifs urbains ou encore la réouverture de petites lignes de train, le candidat communiste s'adresse malgré tout beaucoup aux automobilistes.
Il propose notamment le permis de conduire gratuit avant 25 ans ou une prime à la reconversion pouvant aller jusqu'à 10.000 euros. "Pour des millions de Français en milieu rural, il n'y a pas de transports en commun. Pour eux, la voiture n'est pas un choix, mais une nécessité", a justifié son directeur de campagne, Ian Brossat. "L'environnement est pour nous une préoccupation majeure, mais nous ne sommes pas pour une écologie qui vise à faire porter les efforts liés à la transition écologique sur les plus modestes", a-t-il encore soutenu.
Prix du carburant : "Non seulement je les bloquerais, mais je les baisserais. Oui c'est possible de baisser le prix de l'essence", assure @Fabien_Roussel dans #LeGrandJury pic.twitter.com/Hf9P3z7Whi — Le Grand Jury (@LeGrandJury) January 23, 2022
Il n'empêche, certaines attaques paraissent moins subtiles. "Il faudrait interdire le Tour de France, les sapins verts, la viande et les centrales nucléaires. Nous, nous voulons répondre aux attentes des classes populaires !", assurait ainsi Fabien Roussel sur RFI, le 18 janvier dernier, rappelant les polémiques déclenchées à la suite de certaines déclarations de la part d'élus EELV.
De même, lorsque le candidat communiste a été accusé de défendre une vision identitaire de la gastronomie française après avoir donné l'impression de la résumer à "un bon vin, une bonne viande, un bon fromage". Si Ian Brossat affirme que ce sont "d'autres qui décident de polémiquer là-dessus", cela n'a pas empêché à son candidat d'insister à nouveau sur ce sujet et d'en profiter pour organiser dès le lendemain un déplacement au sein d'une école de boucherie à Paris.
"J'ai mis les pieds dans le plat, ça n'a pas plu à tout le monde. Notre projet est de permettre à chacun de manger sain et à sa faim", défendait-il encore en présentant son programme. Mais contrairement aux mesures "punitives", Fabien Roussel serait donc surtout dans le concret. "Nous assumons totalement ces différences", a en tout cas déclaré Ian Brossat.
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