Présidentielle 2022 : une drôle de campagne à quatre semaines du premier tour

Publié le 9 mars 2022 à 18h35

Source : JT 13h Semaine

La guerre en Ukraine, la candidature tardive d'Emmanuel Macron et des choix inhérents aux candidats bouleversent la campagne.
Cette campagne éclair ne laisse que peu de place aux grands meetings et aux débats.
Malgré les appels répétés de ses challengers, Emmanuel Macron ne se confrontera pas avant le premier tour.

Les candidats à l'élection présidentielle redoutaient que la campagne soit escamotée par le Covid. C'est finalement la guerre en Ukraine qui vient la percuter de plein fouet, à quatre semaines du premier tour. Un conflit qui monopolise les débats et qui - mauvaise nouvelle pour les opposants d'Emmanuel Macron - renforce aux yeux des électeurs la légitimité du chef de l'État, comme en témoigne notre baromètre. 

Emmanuel Macron, dont les concurrents attendaient de pied ferme la candidature pour lancer les hostilités, a prévenu dès son officialisation - tardive - qu'il ne mènerait qu'une demi-campagne, Ukraine oblige. "Je ne pourrais pas mener campagne comme je l'aurais souhaité en raison du contexte", a-t-il prévenu dans sa "Lettre aux Français", publiée jeudi dernier. 

Le chef de l'État a également douché les espoirs de débat des autres candidats ce lundi. "Je ne ferai pas de débat avec les autres candidats avant le premier tour", a-t-il expliqué à LCI. "Aucun président en fonction qui se représentait l'a fait, je ne vois pas pourquoi je ferais différemment du Général de Gaulle, de François Mitterrand, de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy." Ajoutant : "Je ne me dérobe pas du débat. Plutôt que de faire des meetings où des gens vous applaudissent parce qu'ils sont déjà convaincus, je préfère le débat avec les Français, c'est ce que je leur dois."

Si un meeting du président sortant avait bien été envisagé à Marseille, d'abord le 5, puis le 12 mars, l'hypothèse a été écartée par ses soutiens. Ni débat, ni meeting pour l'heure, donc. Jusqu'au 10 avril, et en fonction des impératifs internationaux, il compte privilégier des échanges choisis avec les Français, dans la veine du déplacement de lundi à Poissy (Yvelines), et continuer à communiquer via les réseaux sociaux, à intervalle régulier, à travers des vidéos postées sur sa chaîne YouTube

Peu de meetings

Privés de débat avec Emmanuel Macron, ses principaux opposants ne vont pas pour autant multiplier les grands raouts. À commencer par Valérie Pécresse, dont la prestation lors de son premier meeting au Zénith de Paris, le 13 février, avait installé le doute parmi les militants. Si la candidate de la droite a pris soin de rectifier le tir - et le style - lors d'autres meetings organisés depuis lors, son agenda privilégie aujourd'hui les réunions publiques en format restreint. Quatre rendez-vous de ce type sont programmés en mars. "La guerre a changé la donne", expliquait à LCI l'entourage de la candidate, qui assume ainsi d'avoir "modifié le format" de sa campagne pour s'adapter. 

Eric Zemmour, qui a organisé plusieurs grands meetings en janvier et février, donne rendez-vous à ses soutiens pour un "grand rassemblement", le 27 mars au Trocadéro, à Paris, d'après son agenda de campagne. L'écologiste Yannick Jadot prévoit de son côté des rencontres avec les Français dans plusieurs villes (Bordeaux, Toulouse, Poitiers) mais le seul événement estampillé "meeting" est programmé le 27 mars à Paris. Idem pour Jean-Luc Mélenchon, qui va clore ses grands rendez-vous militants avec une "Marche pour la VIe République", le 20 mars à Paris, puis à l'occasion d'un meeting à Marseille le 27 mars.

Plus ambitieuse sur ce plan, l'équipe d'Anne Hidalgo programme quatre meetings avant le premier tour, à Rennes, Limoges, Toulouse et, en clôture, le 3 avril à Paris. Fabien Roussel sera le plus actif, avec six meetings prévus, à Paris le 10 mars, puis Valenciennes, Nantes, Toulouse, Lyon et Lille. 

Reste l'inconnue des débats entre les prétendants. Faute de pouvoir affronter Emmanuel Macron, ses onze challengers se plieront-ils à l'exercice ? Pour l'heure, une première confrontation est prévue, jeudi 10 mars à 20h20 sur TF1 et LCI. Elle mettra aux prises deux candidats, Valérie Pécresse et Eric Zemmour. 


Vincent MICHELON

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