Le Conseil national du Parti socialiste a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi l'accord pour intégrer la Nouvelle union populaire écologique et sociale.Les principaux partis de gauche, de La France insoumise au Parti socialiste en passant par Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste français, partent désormais liés aux législatives.
La gauche main dans la main pour les législatives. Après des jours et des nuits d'âpres négociations, les principales formations de gauche sont désormais liées pour la prochaine échéance électorale. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Parti socialiste (PS) a approuvé à 62% l'alliance avec La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, et rejoint la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), qu'Europe Écologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) avaient intégré plus tôt dans la semaine.
Les quatre partis de gauche, lancés en ordre dispersé dans la course à la présidentielle et qui avaient recueilli au total un peu plus de 30% des voix sans qu'aucun de leurs représentants n'accède au second tour, sont réunis sous la même bannière. Avec un objectif commun : obtenir la majorité à l'Assemblée nationale, et imposer à Emmanuel Macron une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon à Matignon.
Malgré cet accord, chaque formation espère conserver un groupe au palais Bourbon. Pour cela, le gâteau des 577 circonscriptions a été divisé en quatre, avec la plus grosse part pour les Insoumis, forts de leur troisième place à la présidentielle (21,95%). Le PS conserve 70 investitures, EELV 100, et le PCF 50. LFI mènera la bataille dans toutes les autres circonscriptions.
Vers des candidatures dissidentes ?
Pour parvenir à réconcilier les formations de gauche, chacun a dû mettre de l'eau dans son vin et se rapprocher du programme L'Avenir en commun, celui porté par Jean-Luc Mélenchon. Sur le plan international, les écologistes et les socialistes ont accepté de "désobéir" à l'Union européenne en cas de "blocages" (même si le PS parle plutôt de "déroger"), quand les Insoumis ont précisé dans l'accord que "la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l'Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique".
Conformément aux propositions de Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, la NUPES opte pour une retraite à 60 ans "pour toutes et tous", quand Anne Hidalgo et Yannick Jadot prônaient un maintien de l'âge de départ à 62 ans pendant la présidentielle. Le sujet du nucléaire, qui oppose le leader de La France insoumise et celui du Parti communiste, a lui été "mis de côté" dans les discussions.
La NUPES ne fait toutefois pas que des heureux à gauche. L'ancien président de la République François Hollande "récuse" l'accord passé par son parti avec Jean-Luc Mélenchon, tandis que Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, soutiendra des candidatures dissidentes. L'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve a, de son côté, annoncé qu'il quittait le parti à la rose.
L'union de la gauche n'intègrera pas le Nouveau parti anticapitaliste, mené à la présidentielle par Philippe Poutou. Malgré des discussions avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, "nous ne pouvons pas valider un tel accord incluant le Parti socialiste et sur la base des propositions qui nous ont été faites". Lutte ouvrière, le parti représenté par Nathalie Arthaud, ne fait pas non plus partie de l'alliance.