En parallèle de la course à l'Élysée, les partis politiques commencent déjà à investir leurs candidats aux législatives.En vue des élections qui se tiendront en juin, ils adoptent des méthodes diverses pour choisir dès maintenant leurs candidats.
La bataille pour l'Élysée n'est pas encore terminée, mais plusieurs partis regardent déjà vers la prochaine échéance, les élections législatives. Si la campagne législative commence seulement 20 jours avant les scrutins, prévus les 12 et 19 juin 2022, certains candidats ont déjà été désignés par leurs partis. Les Verts ont par exemple procédé à la première étape de l'investiture pour la finaliste de la primaire écolo, Sandrine Rousseau, le numéro 1 du parti, Julien Bayou, ou encore la numéro 2, Sandra Regol, investis respectivement dans des circonscriptions parisiennes pour les deux premiers et à Strasbourg pour la dernière.
Mais comment les candidats sont-ils désignés ? Il est possible de se présenter à l'une des 577 circonscriptions françaises sans être affilié à un parti, dès lors que l'aspirant député remplit toutes les conditions nécessaires pour pouvoir entrer en lice, notamment être majeur, disposer du droit de vote et ne pas être inéligible (à cause d'une décision de justice ou d'une fonction incompatible avec le mandat de parlementaire, comme être maire ou président). Mais la plupart des candidats se présentent sous l'étiquette d'un parti, ce qui les rend bien plus visibles aux yeux des électeurs.
Chacun d'entre eux ne peut recevoir l'investiture que d'un seul parti, qui adopte le processus qu'il souhaite pour former un comité électoral et sélectionner ceux qui porteront leur voix dans l'Hémicycle. Ils sont en revanche soumis à une règle, celle de respecter la parité au Parlement, au risque de se voir attribuer une amende.
Vote de militants, assemblées de circonscriptions, commission électorale...
Chez les écologistes par exemple, c'est un comité interne du parti, la "Commission permanente électorale", qui a désigné de premiers candidats, en lien avec les propositions locales, mais ces choix doivent encore être validés par un vote à venir des militants. Du côté de La France insoumise, des assemblées de circonscriptions ont été organisées dès décembre pour désigner des "chefs de file". Les candidatures remontées sont examinées par des équipes de correspondants territoriaux constituées d'un membre du Comité électoral et deux Insoumis tirés au sort.
Elles transmettent ensuite des propositions au Comité électoral, qui a déjà validé 450 binômes paritaires pour chaque circonscription. Mais ils ne sont pas encore candidats, car l'investiture définitive aura lieu après une Convention législative au lendemain de l'élection présidentielle. "On avance à bon rythme", commente auprès de TF1info Pierre Vannier, président du groupe des élus LFI au conseil régional d'Ile-de-France et représentant de l'espace candidats du parti. "Ce ne sont pas forcément des Insoumis de la première heure, certains ont rejoint la campagne récemment. Et si un député déjà en mandat souhaite se représenter, le même processus est à peu près le même", ajoute-t-il.
À droite, les Républicains disposent par exemple d'une "Commission nationale d’investiture", présidée par Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes vaincu par Valérie Pécresse à la primaire du parti. Ce comité - qui rassemble une soixantaine de membres, dont le président des LR, Christian Jacob, ou le président du Sénat, Gérard Larcher - a déjà investi des dizaines de candidats dans plusieurs circonscriptions à travers la France.
Ce choix est aussi crucial pour les nouveaux partis, qui n'ont jamais eu l'occasion de présenter des recrues aux législatives, comme Reconquête!, fondé Eric Zemmour. La formation dispose d'un "large vivier de candidats", assure auprès de TF1info Philippe Schleiter, chargé de la préparation des législatives, qui précise que "les investitures seront publiées à l'issue de l'élection présidentielle". "Nous installerons une commission nationale d'investiture pour harmoniser les propositions d'investiture entre Reconquête et ses partenaires", comme le parti VIA, ancien Parti Chrétien Démocrate, poursuit-il. Ce comité sera "composé des présidents de chaque parti et présidé par Eric Zemmour lui-même", et aura pour objectif de désigner "environ un tiers de candidats issus de LR, un tiers du RN et un tiers de nouveaux talents", ajoute le responsable.