Élections législatives : le camp présidentiel perd sa majorité absolue, poussée historique du RN

"Une meute s'est acharnée contre lui" : Taha Bouhafs retire sa candidature aux législatives dans le Rhône

Y.R.
Publié le 10 mai 2022 à 10h40
Le journaliste militant, Taha Bouhafs.

Le journaliste militant, Taha Bouhafs.

Source : JULIEN DE ROSA / STR / AFP

Investi par la Nupes à Vénissieux, Taha Bouhafs ne se présentera pas aux législatives de juin.
Le journaliste militant s'est dit, dans la nuit du 9 au 10 mai, victime "d'une tempête d'attaques sans précédent".
Un renoncement dont La France insoumise a "pris acte", tout en faisant "un constat d'échec".

Taha Bouhafs est déjà hors course. "J'aurais aimé tenir bon, j'aurais aimé vous rendre fier. (...) Continuez à vous battre. Pour ma part, j'ai essayé, mais je n'y arrive plus", a annoncé, dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 mai, le journaliste militant sur son compte Twitter. Investi sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 14e circonscription du Rhône, au grand désespoir de la maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard, ce proche de Jean-Luc Mélenchon a déploré "une tempête d'attaques sans précédent", sans toutefois annoncer explicitement son retrait.

Faut-il conclure qu'il ne sera pas candidat aux législatives, les 12 et 19 juin prochains ? "Il faut l'interpréter comme ça", a confirmé Alexis Corbière. Interrogé sur France 2, le député La France insoumise (LFI) de la Seine-Saint-Denis a déploré "un grand constat d'échec", après ce premier accroc pour la Nupes. "Je prends acte de sa décision et je demande qu'elle soit respectée", a-t-il ajouté, assurant que le parti d'extrême gauche n'avait pas fait pression pour obtenir ce retrait réclamé, la veille, par le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui a demandé aux cadres de LFI de "revoir" sa candidature.

"Taha Bouhafs était l'exemple de ces milieux sociaux, loin de la politique, et qui s'engagent et qui ne sont pas toujours parfaits", a poursuivi le député insoumis, qui avait dénoncé, fin avril, un "délit de faciès" et un acharnement de "petites hyènes" à l'encontre du journaliste militant, condamné à 1500 euros d'amende pour "injure publique" pour avoir traité la syndicaliste policière, Linda Kebab, d'"Arabe de service", une condamnation dont le jeune homme de 25 ans a fait appel. "Nombre de gens ne subissent pas les différents procès médiatiques que monsieur Bouhafs a subis. Et c'est cela qui m'a fait de la peine", a déclaré Alexis Corbière.

Mélenchon n'a pas "su le réconforter"

L'annonce du retrait de Taha Bouhafs a fait réagir dans les rangs de La France insoumise. Jusqu'à Jean-Luc Mélenchon. "Taha Bouhafs retire sa candidature aux législatives. Une meute s'est acharnée contre lui", a tweeté le leader insoumis. "À 25 ans, c'est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m'en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire." "J'ai découvert son communiqué. Il estime qu'il n'est pas en mesure de se présenter", a expliqué le coordinateur et député du Nord, Adrien Quatennens, sur Sud Radio. "C'est un constat d'échec. On peut s'inquiéter que des habitants des quartiers populaires, qui n'ont certes pas la parole calibrée, subissent des campagnes de calomnie."

"Il est plus que temps de regarder en face l'injustice, la violence des attaques venues de l'extrême droite, relayées ad nauseam dans les médias, par la macronie et jusque dans certains rangs à gauche, contre un jeune homme sans diplôme, issu des quartiers populaires et de l'immigration", a déploré sur Twitter sa consœur de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain. "Ce qui m'inquiète, ce n'est pas Taha Bouhafs à l'Assemblée. C'est tout ce qu'il n'y a pas à l'Assemblée", a appuyé sur franceinfo le député de la Somme, François Ruffin, dénonçant "l'uniformité" du Parlement. "Je souhaite qu'il soit représentatif de la diversité de la société française et on peut considérer que Taha Bouhafs représente une partie de la sensibilité de la population française."

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Un renoncement de la part de Taha Bouhafs que la majorité présidentielle a qualifié de "sage décision". Investi dans la 7e circonscription de Paris, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a, en revanche, fustigé sur LCI qu'elle soit "justifiée par un couplet sur la victimisation au regard des injures publiques et raciales qu'il avait tenu" contre une policière. "C'était d'ailleurs inquiétant que LFI ne voit aucun problème à ce qu'il soit investi" dans le Rhône.


Y.R.

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