Après les 1,75% recueillis par Anne Hidalgo au premier tour de l'élection présidentielle, le Parti socialiste joue sa survie aux futures élections législatives.Pourquoi ce scrutin est important pour le parti et son avenir ?
Les 1,75% d’Anne Hidalgo au premier tour de l’élection présidentielle ont acté les difficultés du Parti socialiste à exister sur la scène politique. Les succès d’antan semblent loin, les deux septennats de François Mitterrand et le quinquennat de François Hollande des exploits irréalisables dans un futur proche. Pour survivre, il reste aux socialistes leurs élus locaux et leurs parlementaires. C’est la raison pour laquelle le parti à la rose joue gros lors de ces prochaines élections législatives.
Si le poids électoral du PS à la dernière présidentielle est proche du néant, le mode de scrutin de cette élection est un peu à part, et tout cela est à relativiser. Car ces dernières années le parti a tout de même réussi à conserver la présidence de nombreuses régions (Occitanie, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Nouvelle Aquitaine) et à conserver ou gagner de grandes villes de France comme Paris, Marseille, Nantes, Dijon, Rennes, Lille, Le Mans ou Nancy. A l’Assemblée nationale, le groupe socialiste et apparenté est composé de 28 personnes ; et les sénateurs PS sont 64.
Ces deux groupes sont bien plus importants que ceux des autres partis de gauche aujourd’hui en position de force pour négocier des alliances en vue du scrutin des 12 et 19 juin. Pourtant, le PS n’est pas en mesure d’imposer quoi que ce soit à cause de l'échec d'Anne Hidalgo le 10 avril. Et les concessions à faire sur le programme et les idées en vue d’une alliance nécessaire pour conserver son nombre de députés fait craindre des scissions.
Pour Faure, "une coalition n'est pas une soumission"
La délégation socialiste qui a négocié mercredi avec les Insoumis a semblé être prête à faire des concessions, notamment sur la retraite à 60 ans (le PS prône 62), la suppression de la loi El Khomri ou l'instauration d'une VIe République. "Une coalition n'est pas une soumission", avait estimé plus tôt dans la semaine le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, favorable à ce rapprochement, enjoignant ceux qui n'en voudraient pas à quitter le parti.
Mais d'autres ne partagent pas cette position, à l'instar de l'ancien président de la République François Hollande. Ce jeudi sur franceinfo, il a souhaité que l’accord soit "revu ou repoussé de manière à ce que le Parti socialiste puisse, avec ses partenaires écologistes, communistes, commencer à envisager une autre union" excluant La France insoumise. "Ce n’est pas une discussion qui est en cause, c’est une disparition. Discuter c’est nécessaire, disparaitre c’est impossible", a-t-il ajouté.
"Je pense que cet accord ne sera pas accepté car il est précisément inacceptable" avec "pour la première fois dans l’histoire de la gauche (…) la disparition de toute candidature socialiste dans 2/3 ou 3/4 des départements", a poursuivi l'ancien chef de l'État. "Jamais dans l’histoire de la gauche on a eu ce type de comportement, y compris quand le Parti socialiste faisait 25-30% et ses alliés, supposés ou réels, faisaient 5-6%."
Groupe parlementaire et dotations publiques
Bien négocier le nombre de circonscriptions pour avoir le maximum de chances d'envoyer des représentants à l'Assemblée nationale et constituer un groupe, voilà le nerf de la guerre. Aussi, plus les Français voteront pour des candidats socialistes, plus le parti recevra des dotations publiques, calculées en fonction des voix recueillies par les candidats, et du nombre d'élus ensuite envoyés dans l'hémicycle. Mais malgré les résultats des négociations avec la gauche et des candidats PS aux législatives, le parti devra de toute façon discuter de sa refondation, de son leadership, et de la place de la social-démocratie dans le paysage politique actuel.